Il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark : on est un peu déçu par la dernière livraison de Codemasters : encore tout émoustillé par l’impeccable réussite de Colin McRae Rally, on attendait la suite de Toca comme le messie. À vrai dire, il a plus ou moins fallu déchanter, du moins en ce qui concerne la version PlayStation. Bien sûr, Toca 2 n’en reste pas moins un jeu tout à fait respectable mais… il manque un petit quelque chose pour en faire une référence.
Le principe du jeu reste le même, une série de courses mâtinées de « carfight »; votre mission, si vous l’acceptez, étant d’arriver premier mais aussi de ne pas finir en pièces détachées. D’un strict point de vue technique, le contrat n’est malheureusement qu’à moitié rempli : le moteur 3D laisse plutôt à désirer. Nul doute que la version PC profitera avantageusement de ses cartes graphiques ultra-performantes, mais sur console, on frise parfois la bouillie de pixels, sans même parler du clipping, franchement houleux. Difficile dans ce cas de distinguer l’environnement et donc d’anticiper les virages qui tombent comme un cheveu sur la soupe. Sur un écran splitté multijoueurs, ça devient quasi injouable à moins de vouloir se payer un bon mal de crâne. Et puis, ça rame ! L’impression de vitesse est plutôt bien rendue en vue interne, mais dès qu’on passe à la vision externe, pour peu que vous jouiez à deux, ça saccade tellement qu’on croirait presque participer à une course de tracteurs.
C’est vrai qu’à moyen terme, la connaissance approfondie des circuits permet de ne pas trop se soucier de la faible définition de l’environnement. Et le gameplay reprend ses droits, d’autant plus que cette course « rentre-dedans » a pas mal d’atouts pour séduire l’amateur. L’inertie du véhicule est vraiment (trop ?) réaliste, les options sont nombreuses (météo, mécanique, possibilité de replay, vibrations tactiles si vous disposez du joypad Dual Shock), l’interface est impeccable, bref on retrouve bien ici la patte de Codemasters.
Mais quand bien même, on laisserait de côté les quelques défauts techniques, cette course de voitures ne parvient toujours pas à nous enthousiasmer réellement : 8 circuits seulement, qui se suivent et se ressemblent, aussi joyeux qu’un week-end au Havre. Pas grand chose de vraiment innovant à se mettre sous le joypad, ce qui ne poserait pas problème si Toca 2 était la référence du genre, mais c’est loin d’être le cas…