Les membres de Kat Onoma n’en finissent plus de se consacrer à divers projets parallèles. Alors que certaines fois, on pourrait pinailler sur l’opportunité de telle ou telle sortie, ici, on est tout de suite scotché par le boulot qui a été effectué par Burger et surtout Doctor L quant au son. On avait rarement entendu un album d’un artiste français sonner aussi fabuleusement, et en nous étonnant encore.
On craquera tout de suite sur une version au cordeau de Play with fire, vieille scie des Stones revitalisée par un bain d’azote, et sur le timbre de Burger en général : sur Unlimited marriage II, c’est pas possible, il est en audio-visio-conférence avec Gainsbourg, en duplex depuis le paradis de songwriters.
Le tacle -un peu assassin- que l’on pourrait faire à Rodolphe Burger, Doctor L et Meteor show, c’est prétendre que leur truc, on rentre dedans ou on reste dehors, et alors là, on se fait chier. C’est un peu méchant, c’est un peu gratuit aussi. Pourtant, à certains moments, on se demande si la fenêtre n’est pas un peu ouverte, laissant filtrer le courant d’air de l’ennui. Autant le dire, un titre comme Télévision n’est pas ce qu’il y a de mieux sur l’album. Heureusement, juste derrière, Huit couché et son blues cybernétique vient rattraper l’affaire. Et si tout au long de Meteor show, il y a quelques sautes, autant, devant la hardiesse de cette collaboration, ne retenir que ce qui colle pile poil : Petit vagabond, Cheval-jungle ou une relecture du Hey baby de Hendrix (par contre, Moonshiner de Dylan, bof bof). Ca nous permettra de dire que le rock français, en se frottant physiquement à d’autres manières, avance.