A-t-on vraiment besoin d’une compilation de Photek après son album raté et quelques singles époustouflants ? Rupert Parkes a-t-il vraiment besoin d’une nouvelle porsche ? N’est-il pas un peu facile d’appeler un CD « forme et fonction » sur fond noir pour faire scientifique (sans aucune justification réelle) ? D’avance, on sourit un peu. Pourtant, quelques morceaux sur ce disque valent le détour, malgré le sentiment de grande vacuité qu’il dégage. The seven samurai ferait une bonne musique pour un jeu comme Shadow warrior quand on y pense. Le remix de Digital est moyen, ceux de Peshay et Decoder intéressants malgré des tics récurrents dans cette jungle qu’Alec Empire n’hésiterait pas à qualifier « d’ascenseur ». Drum&bass froide, certes, et après ? Programmer des patterns de breakbeats sur fond de vynile qui craque, ça commence à être lassant. Un petit sample de Pharaoah Sanders pour pimenter le tout, pourquoi pas : dans ses meilleurs moments, cette musique rappelle effectivement qu’elle pourrait s’appeler « jazz ». Plus loin, Doc Scott ennuie et J Majik a été en meilleure forme. Finalement, ce sont encore les morceaux de Photek lui-même les plus convaincants, surtout par son utilisation habile des percussions, chants d’oiseaux et autres cliquetis métalliques. Côté science du rythme, toujours des trouvailles et des contre-temps comme s’il en pleuvait sous le casque (question : la musique de Photek a-t-elle besoin d’espace ou est-elle intime ?). Voilà un jeune samuraï encensé bien tôt qui pourrait prendre le risque d’affronter des territoires sonores plus osés encore. Conclusion : moins bien que les singles (Ni-ten-Ichi-Ryu en tête) et mieux que l’album…
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