Le East Flatbush, autrefois appelé Rugby, est un quartier résidentiel s’étendant au sud de East New York Avenue, entre Kings Highway et Nostrand Avenue. En bref, c’est une extension de Brooklyn, populaire et vivante, d’où provient le East Flatbush Project. Alors l’idée est simple : le titre Tried by 12 (titre hip hop somme toute assez classique) est remixé 12 fois. C’est le premier CD du label Chocolate Industries, qui a sorti auparavant des maxis de Funkstörung, Push Button Objects et Chris De Luca.

Mais c’est aussi « encore un album de remixes ». Et ça, c’est fatiguant. Bon. Alors allons-y. Le No wreck technique mix améliore le morceau, c’est indéniable. Le mix de Bisk est génial, tordu, biscornu, bling, blang, pas mal ! Le mix de Phoenicia (de chez Rephlex) est ironique comme tout ce qui sort de chez Rephlex, et celui de The Herbaliser frôle l’inquiétant (avec un beat plus gros, c’est mieux…). Celui de Funkstörung ressemble tellement à du Autechre d’il y a deux ans que c’en est troublant. C’est beau et ça n’a aucun rapport avec East Flatbush. Le Trapazoïd mix, sorti de je ne sais où, vaguement drum n’ bass, est trop long et chiant. Le mix de Freeform est rigolo et glacial, plutôt intéressant, presque du ragga d’Alaska, et celui de Sluta Leta, bien que distordu, n’apporte rien. Le mix d’Autechre est assez fidèle à l’original, donc ne vous attendez pas à un truc incroyable. Mais ils ont eu la bonne idée de trafiquer sévèrement les voix, ce qui fonctionne bien, c’est-à-dire mal -comme un cyborg en panne. Le mix de Squarepusher, très dub, très groovy, très proche de l’ambiance de Budakhan mindphone est le meilleur du disque, tout simplement. Enfin le mix de Nick Fury (agent du S.H.I.E.L.D chez Marvel, qui assiste, rappelons-le, à un concert de Country Joe and The Fish dans l’épisode sorti le 15 novembre 1969) est assez couillu pour épicer toute cette soupe indigeste. Résumé : trois ou quatre bons remixes sur douze + un titre original qui ne l’est pas = another remix compilation against the wall…