Nouveau disque de Geir Jenssen, alias Biosphere, depuis ses remixes de Arne Nordheim sur Rune Grammofon. C’est encore de remixes dont il s’agit ici, mais de façon plus traditionnelle, puisque nous voila avec une compilation de morceaux éparpillés. Remixer discret, Biosphere n’en est pas moins très demandé. Son style, sa personnalité, son son sont tels que sur la plupart des morceaux, on a plus le sentiment qu’il s’agit de morceaux de Biosphere sur lesquels d’autres artistes ont posé leur voix ou leurs instruments que l’inverse. A commencer par Nicolette, avec un morceau extrait de son album Let no one live rent free in your head de 1995 : du pur Biosphere, ambiant et liquide, le chant en plus ! Suit Alanïa, groupe norvégien, avec un remix qui évoque le chant mélancolique d’un shaman au fond d’un fjord, Download, trip hop un peu daté et Illumination, avec un morceau proche de Recoil.

Plus étonnant : Front Line Assembly, vieille chose électro-indus encore en activité agréablement rafraîchie par M. Jenssen à la sauce de Microgravity. Motion Control, autre groupe norvégien, est retravaillé aux parfums de Chain Reaction, c’est-à-dire techno-dub avec filtres (et éclats de glace). Mind over MIDI, co-écrit par Biosphere et Helge Tommervag, reste dans les glaces, mais celles qui sont chargées d’inquiétude. Enfin la surprise du disque : un remix de James ! Oui, James ! Et la surprise est double puisque le morceau est excellent ! Imaginez Brett Anderson chanter parcimonieusement sur du Biosphere et vous aurez une idée du résultat. A quand un remix de Scott Walker ? Un bon disque, peu surprenant, mais qui a le mérite de prouver, s’il en était besoin, que Geir Jenssen est un très grand musicien électronique et, accessoirement, qu’il se passe pas mal de choses en Norvège !