Six personnages sont enfermés dans une pièce cubique. Un sas se trouve au centre de chaque paroi et permet d’accéder à une autre pièce identique. Ils se rendent très vite compte que cet endroit -où chacun s’est retrouvé d’un jour à l’autre sans en connaître la raison- est en fait un labyrinthe de cubes métalliques, avec certaines pièces contenant des pièges mortels…

Cube est le film conceptuel par excellence. C’est à partir d’une seule et même idée que toute l’action découle : des personnes sont enfermées dans un cube et font tout pour en sortir. Personne ne sait ce qu’il s’est passé auparavant ; on ne sait pourquoi ni comment les personnages en sont arrivés là, et la raison de l’existence de ce gros cube ne nous est jamais révélée…
De ce point de départ assez vague, Vincenzo Natali dirige des personnages sur lesquels repose la quasi intégralité du film. Le déroulement très spontané de l’histoire en devient alors fascinant. Sur une heure et demi passée (strictement) dans le même décor, le long métrage n’est pas monotone une seule seconde. L’évolution (ou la régression selon les cas) psychologique des personnages enfermés se suffit à elle-même pour raconter une histoire solide -elle nous brosse un virulent portrait du monde extérieur sans une seule seconde nous le montrer. Une impression renforcée par le rythme très soutenu lié à un jeu de montage imaginatif.

En relevant ces mérites, nous nous permettrons donc de passer l’éponge sur les quelques petits défauts de Cube. Certes, le jeu des acteurs y est légèrement inégal. Et il arrive parfois que les personnages dépassent de peu les limites des interprètes. Mais ce cas de figure reste assez rare. De même, certains détails de la réalisation laissent à désirer, comme, par exemple, la petite panoplie de zooms utilisée pour les gros plans de visages qui hurlent à l’agonie -ce qui laisse à penser que Natali est un nostalgique du cadrage façon série Z… Mais quoi qu’il en soit, Cube est un film réussi, une sorte de pari gagné, dans la mesure où il aurait pu donner -avec un tel sujet- un résultat absolument catastrophique.