Il n’en manquait plus qu’un : Blood II (on passe dur SIN, merci…). Et le fait qu’il voit le jour après Half Life est, si l’on puit dire, son plus gros défaut. Dans la forme, Blood II n’est techniquement pas très éloigné de son confrère : aspects visuel et sonore remarquables, ambiance garantie. Le LithTech Engine -déjà utilisé pour Shogo– est une aubaine que Monolith n’est pas près de laisser tomber et c’est tant mieux.
Nous sommes en l’an 2028, 100 ans après les tracasseries du premier épisode, dans un univers techno-magique plus glauque que jamais. Caleb, seul survivant en vérité, a cette fois-ci Cabalco, société issue de la Cabale, à ses trousses, soit une tripotée de fanatiques éméchés dont le leader, Gideon, fait du conflit qui l’oppose à notre anti-héros une affaire perso. Voici, en gros, l’histoire de Blood II qu’il n’est pas nécessaire d’étayer ici tellement c’est niaiseux. Première nouveauté notable, Caleb n’est plus seul puisque vous avez la possibilité d’incarner 4 personnages au total. Outre Caleb donc, sont sur le pied de guerre Ophelia, la ruse incarnée, Ishmael, boucher absolu, et Gabriella, l’arme fatale. A vous de voir… sachant que le jeu ne fait pas dans le détail et qu’il s’agit bien, comme dans l’opus un, de nettoyer de fond en comble les intérieurs visités. Vitrines, pièces de musée, poubelles, plantes, caisses, distributeurs automatiques, machines à laver, urinoirs jusqu’au téléphone muraux (après écoute des messages seulement). Sait-on jamais, peut-être allez-vous dénicher quelques bons accessoires (talismans, armes, munitions, kit de secours…) ?
Là aussi, comme dans Half Life, des PNJs, véritables loques humaines pour la plupart, parsèment les niveaux. A la grande différence qu’ils n’apportent absolument rien au bon déroulement du jeu. Ni conseils, ni indices, tout juste quelques injures bien salaces et autres larmoiements. Seule raison d’être : gicler dans les murs. Ramasser les cœurs qui traîne ! Si ces SDF ne brillent pas par leur intelligence, il en va de même à vrai dire s’agissant des ennemis. Certes, c’est bien vous qu’ils shootent, mais n’attendez aucun repli, aucune ruse, aucune esquive même de leur part. L’IA n’est pas de la partie. Blood II est un jeu de brute, plus proche de Duke Nukem que d’Half Life en ce sens. Point barre !
Autre détail, plus fâcheux cette fois, Blood II est lent. Il n’est pas rare de subir d’incessants ralentissements du moteur au moment même où l’on se trouve face à l’ennemi. Pour peu qu’il y en ait plusieurs, et l’on se fade parfois de longs gels d’écran. Ennuyeux, mais vous voilà prévenu : machine puissante obligatoire !
Ceci étant, cette suite n’est pas sans surprise, sans originalité. Comme en témoigne, dès le début du jeu, cette stimulante cavale dans le métro (souvenez-vous du train dans le premier épisode…). Clairement, ça défoule.