Rien de bien nouveau dans le petit monde des colons de Settlers IV : il est toujours question de mener à bon port une troupe grandissante d’énergumènes de tout poil et de transformer quelques huttes rustiques éparpillées dans la forêt en une civilisation triomphante et prospère. Pas de bouleversements en profondeur pour ce titre phare de Blue Byte mais quelques modifications subtiles qui continuent d’enrichir le gameplay d’un titre aussi classique qu’efficace.

Outre la rotation des civilisations (Egyptiens, Asiatiques et Romains dans Settlers III, Mayas, Romains et Vikings aujourd’hui), Settlers IV joue la carte du manichéisme primaire, histoire de rajouter un peu de peps dans cet univers un rien trop gentillet. Il faudra donc dorénavant compter sur Morbus, sorte de demi-dieu banni des cieux et envoyé sur Terre, qui n’aura de cesse de mettre des bâtons dans les roues à vos sympathiques créatures et de s’approprier la totalité du globe. En dehors de cet invité surprise, le déroulement global du jeu reste inchangé. On commence petit avec quelques paysans, on collecte un nombre de ressources toujours aussi variées pour établir peu à peu un empire militaire, économique ou culturel et on finit sur une baston générale entre preux chevaliers et fidèles destriers. Côté ambiance, même constat : il est toujours aussi agréable de se promener au milieu de son petit monde et d’écouter le mix bruitiste entre les gazouillis des oiseaux, le chant des bûcherons et la petite mélodie du forgeron. Un mélange détonant de bonne humeur et de joie de vivre, véritable marque de fabrique de la série bien loin des austères commandements militaires façon Starcraft et consorts.

Dans cette ambiance bonne enfant, la quête du pouvoir n’en reste pas moins ardue. Si les premières missions font à peine office d’échauffement, la surface grandissante des territoires, la pugnacité des adversaires et l’évolution technologique exponentielle relèvent franchement le challenge. L’écran ne tarde pas à fourmiller de bonshommes qu’il sera nécessaire de commander en fonction des besoins de votre communauté, sous peine de manquer rapidement des matières premières nécessaires au bon fonctionnement de l’empire. Et quand on sait que le nombre de paramètres à prendre en compte a été une fois de plus revu à la hausse, on ne s’étonnera pas de la complexité globale du soft, de plus en plus axé stratégie pure. Jardiniers, géologues, militaires en vadrouille, sans oublier voleurs et espions, c’est une population riche de plusieurs centaines de personnages que vous devrez mener à la victoire. Un exercice de jonglage en flux continu. Jubilatoire.