La dernière production d’Ellipse offre près de cinq heures de (re)découvertes artistiques, présentées par Hervé Loilier, professeur d’histoire de l’art à Polytechnique, façon visite guidée de la capitale italienne. Une réalisation raffinée où l’on nous invite à parcourir la ville par quartiers, monument par monument. Les places, les églises (St-Ignace, St-André-de-la-Vallée, Gésu), les fontaines, les palais, les obélisques… chaque édifice, chaque construction est largement illustrée par de somptueuses photos -qu’il est, hélas, impossible d’agrandir- et, pour certaines, des panoramiques. On navigue ainsi entre la Renaissance, partie de Florence au XVe siècle, qui connaît son apogée classique à Rome où l’on s’adonne déjà aux expériences maniéristes, et le baroque, dont l’esprit est globalement constitué vers 1580. Fort logiquement, on n’échappe pas au Vatican et ses fameuses place et basilique St-Pierre (première pierre bénite en 1506 par Jules II, le saviez-vous ?). Rome… nous donne l’occasion d’apprécier pleinement les œuvres, distinction faite entre les styles, même si celle-ci n’est pas toujours évidente dans les textes : le classicisme, le maniérisme, souvent fantasque et imaginaire parfois, et l’éblouissant baroque qui va jusqu’à jouer parfois du trompe-l’œil. Un genre très prisé où « l’artiste, maîtrisant parfaitement toutes les difficultés de la perspective, peut représenter des espaces fictifs complexes sur les parois des palais et des églises » apprend-on. Voyez donc la chambre de St-Ignace… On a ici le choix des angles et des traitements (Histoire, Parcours thématiques, Œuvres ou Artistes) pour entrer dans le vif du sujet, qu’il s’agisse d’architecture, de sculpture ou de peinture. D’Art quoi !

L’interface est on ne peut plus classique et l’on s’y retrouve, ma foi, assez rapidement. Regrettons tout de même l’utilisation des textes blancs sur fonds clairs. Certes, on peut cliquer sur une puce en fin de texte pour les découvrir en noir, mais pourquoi donc cette curieuse subtilité ?
Finissons sur cette « idée du Peintre parfait » de Félibien (1619-1695), théoricien de l’académie : « Si l’on compare l’Art du Peintre, qui a été formé sur la Nature en général, avec une production particulière de cette même Nature, il sera vrai de dire que l’Art est au dessus de la Nature : mais si on le compare avec la Nature en elle-même, qui est son modèle, cette proposition se trouvera fausse ». CQFD.