Nul doute que le jeu de stratégie en temps réel constitue actuellement l’un des créneaux les plus juteux depuis que quelques programmeurs et éditeurs inspirés ont su mijoter la recette magique qui fait mouche. Avec Total Annihilation, d’abord et surtout, puis le très controversé Starcratft ensuite, le genre a la faveur d’un public aujourd’hui très large. Pour preuve, les plus illustres références en matière de wargame micro semblent toutes s’y convertir, comme s’il s’agissait d’une condition sine qua non à un éventuel succès.
Prenez M.A.X., premier du nom. Sorti avant les deux stars suscitées -l’année dernière-, le jeu avait fait son petit effet dans la communauté vidéo-ludique en s’appuyant sur une nouvelle gestion des unités et une possibilité d’évolution technologique assez poussées. Les campagnes se jouaient par tour de jeu classique ou par tour simultané ou « semi-temps réel ». Des vues variables et zoomables, un semblant d’intelligence artificielle et des campagnes (redoutables de complexité parfois) à n’en plus finir faisaient définitivement de lui un soft à part, un jeu qui dénote dans le flot de la production.
Or, contrairement à un bon film ou à un bon disque, le jeu vidéo -comme les machines- accuse les effets pervers du temps et vieillit à vitesse grand V. D’où le principe des suites, forcément très prisé dans le milieu et ma foi, fort justifié -contrairement à… Qui donc s’esquinte encore aujourd’hui les mirettes sur ce bon vieux M.A.X. ? MAX 2 débarque et il était temps, n’est-ce pas ?

Mais voilà, deuxième effet Kiss Cool qui n’épargne que très peu de productions en ces temps de relâche créative : l’effet clone ! Les programmeurs de M.A.X. 2 ont estimé qu’il suffisait d’ajouter un mode temps réel pour que le jeu reprenne du service et regagne l’adhésion et l’estime du joueur… Résultat : M.A.X. 2 se fond dans la masse et n’arrive franchement pas à atteindre le degré d’intérêt du principal rival visé ici, Total Annihilation (sol 3D, plus de 90 unités, air terre et mer…).
Notons toutefois quelques trouvailles ou principes affinés intéressants. Comme le choix entre 5 niveaux d’intelligence artificielle, comme le fait que vos unités adoptent une attitude et un ton variant selon la situation (tantôt elles vous font pleinement confiance, tantôt elles ne vous cachent pas leur scepticisme ou leur colère quant à des agissements trop ambitieux, voire kamikazes). Ou encore la possibilité d’incliner le terrain et de zoomer significativement sur la carte. Au rang des nouveautés également, sachez qu’en plus des humains de la Concord, le joueur peut prendre le contrôle et la destinée d’une race alienne, les Sheevats. Clin d’œil à Starcraft, si ce n’est que l’on a ici oublié de prévoir de nouvelles spécificités. Il s’agit donc plus d’un simple changement d’aspect physique plutôt que d’un mode de vie et de combat totalement original. Dommage !
Bien entendu, le multiplayer est prévu. Sûr qu’il y aura malgré tout du grabuge online. Car que l’on se rassure, M.A.X. 2 tient la route. Mais c’est du 60 sur la file du milieu du périph’, pas plus !