Comment s’adonner aux joies partagées du jeu de société sur console sans passer par la case TF1 (Maillon faible, Qui veut gagner des millions…) ou par des portages bâclés de jeux de plateaux célèbres (Monopoly, Risk). La question ne nous a pas vraiment torturé jusque là -le jeu vidéo n’est-il pas un plaisir avant tout strictement onaniste ?-, mais pour ceux qui ont la chance d’appartenir à une famille nombreuse ou d’avoir un cercle d’amis portés sur la régression, une réponse s’impose. Cette réponse, Nintendo l’a depuis longtemps : c’est Mario party, un grand classique de la firme de Kyoto. Tôt ou tard, il fallait bien s’y attendre, la licence se devait d’aller squatter la console Big N next-gen : voilà donc le quatrième opus du jeu idéal pour les dimanches pluvieux et déprimants, l’unique et sérieuse alternative à Michel Drucker.

On ne va pas s’étendre pendant des heures sur le principe : des plateaux de jeu, des « pions » -pour la plupart, des personnages appartenant au monde merveilleux de Mario-, des dés. Le but est de parcourir le plateau en un nombre limité de tours et de ramasser le plus d’étoiles possible. A la fin du jeu, l’ordinateur fait les comptes, distribue quelques bonus, et celui qui a le plus d’étoiles rafle la mise. Simple. Le petit plus produit qui permet à Mario party de mériter son appellation de « jeu vidéo », ce sont les fameux « mini-games » qui viennent troubler le bon déroulement de la partie, à la fin de chaque tour où lorsque vous tombez sur les cases adéquates. Des mini-games qui permettent aux plus malchanceux de se rattraper, de rafler quelques pièces pour acheter les précieuses étoiles ou des items permettant d’infliger de sérieuses crasses à l’adversaire le plus dangereux. Reposant principalement sur le hasard, Mario party 4 laisse toujours une chance au plus démuni : il suffit de tomber sur les bonnes cases pour renverser la situation. C’est complètement aléatoire, débile, injuste, mais c’est plutôt marrant…

A condition d’être au moins trois devant l’écran. A deux, le jeu perd déjà énormément en convivialité, en solo, ça n’a plus aucun intérêt. Contrairement à d’autres jeux multiplayers qui fleurissent sur le Cube (Super smash bros. melee, Super monkey ball…), Mario party 4 n’a vraiment pas été pensé pour le jeu en solitaire. Non seulement on s’emmerde comme un rat mort -plus d’une heure de jeu dont on ne peut contrôler l’issue puisque tout repose sur la chance-, mais en plus, on finit par soupçonner l’ordinateur de tricher en scriptant de façon éhontée les mouvements et les capacités des joueurs contrôlés par la machine. Un jeu vivement déconseillé à ceux qui ont une vie de merde, donc…