La Game Boy Advance se positionnerait-elle définitivement sur le terrain des consoles portables hi-tech pour techno-junkies ? Ou bien essaye-t-elle de raviver un certain âge d’or des jeux vidéo nippons, époque bénie sans guerre marketing, contrats d’exclusivité agressifs sur les licences et poudre aux yeux silicon(grafic)-esques. Une tentative plus ou moins masquée de résurrection en format réduit de la SNES, console-phare de l’ère Nintendo-leader du marché, avant l’arrivée de l’ogre Sony. Mario kart : Super circuit apporte en soi un élément de réponse. Plus une madeleine proustienne tendance hardcore-gamer qu’un véritable concept vidéoludique dernier cri, cela va sans dire. Un remix de Super Mario kart et Mario kart 64… surtout de la version SNES d’ailleurs, plus mythique dans l’esprit des Nintendo-fans, qui ont un peu boudé la 64 bits de la firme du plombier aux lippes poilues.

Etonnant, le fait d’adapter un titre sur portable suffit en soit à l’auréoler d’une hype qu’on accorde généralement aux jeux aux ambitions innovantes. Une sorte d’effet « mini-moi » appliqué au marché vidéoludique. Qu’importe, puisque Mario kart, avec ses graphismes cucu-mignons régressifs et son concept ultra-basique était destiné à se magnifier sur portable. Balayée l’impression de déjà-vu, Mario kart GBA est une killer-app indéniable, le pendant teletubbies de Gran turismo 3, toutes proportions gardées. Certes, la durée de vie est sans doute moins importante : il faut attendre le dernier niveau de difficulté (150cc) pour être confronté à un véritable challenge. Une fois tous les championnats –20 circuits tout de même !- bouclés en mode 50cc, 100cc et 150cc, il ne vous reste plus qu’à essayer d’améliorer vos chronos, ou d’affronter un de vos camarades de cour de récré entre deux échanges de Pokemons grâce au câble Game-Link, mode « versus » ou « battle ».

La réalisation est à l’avenant, c’est-à-dire exceptionnelle. On retrouve le célèbre Mode 7 de la SNES évidemment, mais Mario kart GBA apporte son lot de petites innovations : conditions météo (pluie, neige), luminosité changeante (nuit, couchers de soleil, etc.). Une raison supplémentaire de regretter l’absence d’écran rétro-éclairé de la machine, certains circuits étant un peu sombres. Les sprites quant à eux sont incroyablement détaillés, donnant parfois l’impression d’avoir affaire à des objets polygonés. Quelques petits ralentissements à peine notable et des effets de voix légèrement hystérique pour faire un peu d’ombre au tableau, mais rien de vraiment rédhibitoire : Mario kart est magnifique.

Belle démo technologique en plus d’être une véritable bombe vidéoludique, Mario kart : Super circuit ne souffre quasiment d’aucun défaut. En fouillant bien, on trouvera peut-être que la maniabilité est moins souple que celle de la version SNES… Des points de détail, Mario kart est un must-have, sans doute le premier d’une console qui semble vouloir entrer en résistance contre une tendance aux jeux beaux et cons à la fois.