Pendant que l’accorte Lara Croft se paye avec le futur Angel of darkness un lifting un tantinet opportuniste -une louche de survival, une princée d’infiltration-, pour faire oublier à quel point ses dernières aventures se vautraient dans la redite et la médiocrité, la place pour les Tomb raider-like purs et durs est restée plus ou moins vacante. Franchement, elle aurait pu le rester encore longtemps. Le genre est mort et enterré, et dans sa forme la plus basique, il n’a vraiment plus rien à offrir. Seulement voilà, son modèle masculin, le désormais grabataire Indiana Jones, n’a sûrement jamais complètement digéré le fait de se faire piquer son job par une power-grrrl aux mamelles arrogantes. Et même s’il s’est déjà pris les pieds dans le filet avec une Machine infernale moyennement convaincante sur PC et N64, il est apparemment fermement résolu à récidiver avec ce nouvel opus, Le Tombeau de l’empereur… oubliant au passage que sa petite rancune personnelle ne constitue pas une raison valable et suffisante pour nous faire perdre notre temps avec un jeu au gameplay obsolète et approximatif.

Le docteur Jones rempile, donc, et va, une fois de plus, chasser le nazi et empêcher un Adolf Hitler de plus en plus porté sur les vieilleries antiques de s’emparer d’une relique chinoise capable de contrôler l’esprit, le Coeur du Dragon. Rien de plus que la routine habituelle mais il faut bien admettre que le jeu retranscrit plutôt bien l’atmosphère toute particulière des films. C’est bien le seul mérite qu’on puisse lui attribuer. Le reste sent vraiment la naphtaline, autant au niveau réalisation que du côté de la jouabilité. D’autant plus surprenant que le studio The Collective était parvenu, il y a quelques mois, à se tirer honorablement d’une adaptation de licence avec un Buffy plutôt bien accueilli. Avec cet Indiana Jones, leur côte d’amour risque d’en prendre un coup : graphismes ridicules, animation poussive, maniabilité hasardeuse, système de sauvegarde antédiluvien et bugs de collision à tous les étages. Le Tombeau de l’empereur ne brille pas beaucoup, malgré de nombreuses digressions pour diversifier un gameplay scolaire et préhistorique. Les phases de plates-formes manquent de précision et la partie aventure demeure trop conventionnelle. Restent les combats, plutôt punchy : c’est tout de même un peu mince pour empêcher le Titanic de couler…

Vieillot à tous les points de vue, ni très passionnant, ni très rafraîchissant, Le Tombeau de l’empereur n’a pas grand chose pour lui. Si on parvient tout de même à lui accorder une quantité minimum de notre sympathie, c’est parce que, parfois, le jeu parvient à titiller légèrement notre fibre nostalgique. Petit produit artisanal sans prétentions, il aurait pu jouer la carte de l’alternative régressive face à des productions next-gen plus aguichantes. Malheureusement bien trop mal foutu pour s’imposer sur ce terrain, fut-il aussi peu exigeant, ce nouvel Indiana Jones ne peut que se contenter de jouer l’aventurier des causes perdues…