Dépression : « Etat mental pathologique caractérisé par de la lassitude, du découragement, de la faiblesse, de l’anxiété », dixit le Petit Robert. Une définition très incomplète qui ne dévoile ni les causes ni les remèdes propres à cet état. Etonnant ? Pas vraiment. Depuis des siècles, de grands théoriciens cherchent à imposer leur avis sur la question, sans jamais vraiment y parvenir. Que l’angle soit médical (la dépression) ou philosophique (la mélancolie), les hypothèses divergent… Saurez-vous, à votre tour, juger du bien-fondé de chacune d’entre elles ? La seule façon de le savoir reste de se téléporter dans la Rome antique, à la rencontre des différentes écoles. Imaginée sous la forme d’un jeu de découverte, l’Histoire de la dépression vous entraîne au cœur du sujet. Votre tâche : rassembler le maximum d’informations afin d’en évaluer ensuite la pertinence. Au cours de vos entretiens, vous devez résoudre de nombreuses énigmes exigeant la plupart du temps une recherche approfondie. Si vous réussissez, vous recevez des petits pictogrammes matérialisant des affirmations. A vous d’en faire le tri et de ne conserver que celles qui se vérifient encore de nos jours.
Une dépression contre un mal de tête ! Vous l’aurez compris : ce jeu est destiné à faire travailler vos méninges. Pour l’apprécier à sa juste valeur, il vous faut : (1) être déjà dépressif, (2) aimer apprendre ou (3) cultiver en permanence votre propre curiosité. Tel un cours magistral interminable, cette Histoire de la dépression vous submerge dès les premières minutes d’informations historiques, médicales et philosophiques. N’hésitez surtout pas à prendre des notes ! On ne sait que retenir… L’immersion aidant, la tâche devient ensuite plus aisée. Quoique : aucun index n’est fourni. Rien d’étonnant puisque, de l’école dogmatique à l’école pneumatiste, tous réfutent les dires des autres. La persévérance reste finalement votre seul allié. Côté navigation, les déplacements restent relativement restreints. Quant aux dialogues, ils se résument généralement à des animations en boucle de personnages auxquelles sont associés des discours en voix off. Le jeu reste donc un prétexte, ne vous y trompez pas. Difficile cela dit d’imaginer à qui peut bien s’adresser une production comme celle-ci. Aux étudiants en thèse ? Aux néophytes doués d’un sixième sens caché ? Aux inconditionnels des jeux culturels ? L’éditeur Melody prend le risque de mêler un contenu très pointu et réservé à un public averti à un concept purement et grossièrement ludique. Le résultat finit par être déroutant. A la limite de la dépression… ou du mal de tête donc.
Malgré le sérieux avec lequel ce titre a été réalisé, l’Histoire de la dépression reste pour le moins énigmatique. Pourquoi donc avoir cherché à associer un sujet aussi complexe à l’esprit d’un jeu vidéo ? Ce qui oblige l’utilisateur à tenir deux rôles à la fois : celui de l’élève qui a tout à apprendre et celui du maître qui impose sa pensée et prescrit un traitement. Alors, patient ou médecin ?