La mode du tout nippon continue d’envahir la France. Après les jeux de baston du style Dead or alive 2 et les musicals genre Space channel 5, c’est au tour des wargames reconstituant les guerres territoriales de tenter leur chance hors de l’archipel. Entre un jeu d’action type Final fight et la réflexion d’un bon Shining force II, Dynasty warriors 2 ouvre les hostilités d’une Blitz Krieg en puissance. Au IIe siècle après J.-C., trois royaumes se disputent l’actuelle Chine. Ainsi, neuf personnages (trois dans chaque armée) aux caractéristiques différentes vont défendre les couleurs de leur camp. Les options sont quant à elles plus restreintes puisqu’à côté du mode aventure dit « Misou », le jeu n’offre que la possibilité de refaire une bataille déjà livrée. Exit le mode multijoueurs, et les quêtes parallèles, c’est bien peu.
Une fois le jeu lancé, les carences s’estompent rapidement au profit d’une formule inédite et novatrice. Dynasty warriors 2, unique en son genre, vous met en face d’une horde de guerriers bien décidés à vous découper en petits morceaux. Plongé dans l’enfer de la première mêlée, le héros doit batailler ferme contre une tripotée d’ennemis plus aguerris les uns que les autres et trouver son chemin pour remplir l’objectif de sa mission : envahir le camp adverse et en tuer le chef désigné. Bref, pas une minute de repos avant que le dernier combattant ennemi s’effondre, le corps déchiqueté par un combo (Misou).

La réalisation graphique n’est pas en reste et ce n’est pas moins de quarante ennemis qui peuvent s’afficher simultanément dans des conditions climatiques changeantes (jour, nuit, pluie, neige, tempête de sable). Les personnages variés et soignés évoluent dans un environnement 3D un peu chiche au vu des possibilités de la console. Ici et là, quelques tentes viennent égayer un champ de bataille pour le moins austère. Les batailles tournent rapidement à la répétition : si la bande-son boostée à souhait accompagne les pérégrinations du héros, les cris des combattants et les chocs lame contre lame, passés en boucle, finissent par saturer nos oreilles.

Bizarrement pour un jeu de baston, la tactique occupe une place essentielle. Résultat d’un jeu perso : un débordement rapide des adversaires. Là, vous avez beau asséner coup de hache sur coup de hache, l’issue n’en sera pas moins fatale. Option plus raisonnable : mener une guerre d’usure en dévastant un à un les généraux adverses pour remettre au goût du jour cette maxime bien connue : « La meilleure défense c’est l’attaque ». La gestion du moral de vos troupes sera en effet un facteur déterminant dans la victoire de votre camp. Prêter assistance à vos alliés pliant sous les feux ennemis fait partie du b a ba d’une vie de chevalier qui se respecte.

Les détails sont nombreux, les rebondissements multiples, la carte fournie mais le principe du wargame n’a pas été exploité jusqu’au bout. Les batailles se succèdent sans que le joueur ne puisse choisir la région où il va porter son attaque. Dommage, cet aspect aurait mérité d’être développé un peu plus. En définitive, Dynasty warriors 2 est l’exutoire idéal à une journée de travail un peu trop harassante. Sans trop se demander pourquoi, le joueur suit bêtement ce qu’on lui demande de faire, tuant au passage de ses propres mains au bas mot 600 guerriers. Jubilatoire et lobotomisant au possible.