Qu’est-ce que c’est sympa de se kaméha-méha la face sur console avec ses petits camarades après une harassante journée de boulot ! Les éditeurs de jeux l’ont bien compris ; depuis il pleut des jeux de combat comme vache qui pisse… Le béotien non-fanatique de ce genre de défoulement se tournera vers les classiques du genre sur PlayStation, j’ai nommé les réalisations Namco –Tekken 1, 2, 4, 12, Soulblade– et jettera un coup d’œil suspicieux sur les autres produits… « Pourquoi acheter celui-là plutôt qu’un autre ? »…
Effectivement, à peu de choses près, les jeux de baston se suivent et se ressemblent… Cruel dilemme pour le critique qui se voit réduit à comparer les différents aspects de chaque réalisation façon concours de bites… Qui a le plus beau design ? Qui a la meilleure jouabilité ? Qui a l’intro la plus chanmé ?
Tant pis pour le suspense, mais Dead Or Alive ne surpasse pas Tekken 2… À vrai dire, il ne l’égale même pas… C’est un beat’em up classique avec ses coups habituels : coups de pied, coups de poing, prises au corps, garde, etc. Du déjà vu dans le domaine de la baston « réaliste »…
Ici, pas de boules de feu ou de sorts démoniaques avec effets spéciaux comme dans Toshinden ou DragonBall Z. Rien que du bourre-pif à la sauce asiate. Avec comme il se doit des coups « spéciaux » qu’on doit se remémorer et qui varient lorsque vous changez de personnage, genre avant-arrière-rond-rond-croix-carré, la plaie ! Qu’elle est loin l’heureuse époque de StreetFighter 2 où l’on pouvait provoquer sons et lumières en deux temps trois mouvements…
A porter au crédit de DOA, la jouablilité et la fluidité des mouvements est tout de même assez exceptionnelle, beaucoup moins empesée qu’à l’accoutumée. Cette impression est renforcée par le design des personnages, plus fins, plus « courbes » que les combattants « polygonés » de Tekken. Jamais vu des poitrines aussi bien modélisées et sur un jeu de baston. C’est bien là l’unique qualité -mais pas des moindres- qu’on puisse accorder à DOA…
Pour le reste, on se permettra tout de même de faire la fine bouche : les personnages sont loin d’être originaux : vieux sage kung-fu, chinois excité à la Bruce Lee, donzelles en tous genres. On a quand même un black keupon et un catcheur qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Hulk Hogan, mais toute cette sauce renifle tout de même le vieux Manga qui se néglige… Idem pour les décors franchement plats-plats genre posters de chambre d’ados.
DOA pèche un peu moins côté habillage sonore. On ne parlera pas de la musique d’accompagnement par respect pour l’Internationale des utilisateurs de Bontempi, mais les bruits de coups et les voix sont correctement rendus. Seul hic : ils parlent tous japonais, même les non-nippons ! Voilà qui en dit long sur les velléités impérialistes des japonais -je plaisante…
Ces quelques défauts n’empêchent nullement DOA d’être un jeu de baston tout ce qu’il y a de plus correct, mais les plus patients peuvent attendre la sortie nationale de Tekken 3 les yeux fermés.