Défendre le courage du beau geste, des petites choses fragiles, trouver de l’intelligence dans la compensation d’un manque d’esbroufe par une proposition de jeu originale. Le fatum auquel tous les critiques se voyaient souvent condamner lorsqu’il s’agissait de défendre un bon titre sur une console Nintendo. Sans doute par la grâce d’un positionnement plus hardcore, le deuxième titre le plus fondamentalement bandant du catalogue 3DS élimine d’un grand coup de boule (pensez à celui administré par Bruce Willis dans Le Dernier samaritain) le principe de « fécondité de l’insuffisance ».

Il y avait à craindre du transfuge de la licence emblématique d’Hironobu Itagaki de la 360 vers la dernière née de Nintendo un affadissement technologique et une censure artistique plombante. Pourtant, c’est intact et dans une forme lascive et olympique que l’on retrouve avec émoi Dead or alive. Son mode « Chroniques » tout d’abord résume en cinq chapitres tutoriaux les épisodes précédents et étale un univers pop culturel criard qui pille allégrement dans la mythologie des séries du jeu d’action-aventure japonais « à la mode » de l’ère PlayStation.

D’amères trahisons de clans ninja, en tournoi de combat servant de couverture à un complot impliquant la CIA, en passant par la vengeance filiale, l’ouverture de dimensions démonologiques shinto et le clonage de super guerrier, DOA pourrait faire figure de « direct to DVD » nanaresque qui ose tous les joyeux poncifs et les rassemble dans un soap opéra malade. Sauf que l’univers posé par Itagaki a toujours été desservis par une réalisation technique bluffante qui trouve ici, par la grâce de la 3D, les moyens forts de son expansion.

Fidéle à son esthétique over-the-top, la 3D de ce DOA dimension s’avère en toute logique outrancièrement appuyée. Les titrages, les cinématiques (dont les explosions renvoient Michael Bay au rang de fils spirituel d’Alain Renais), et évidemment la plastique pulmonaire de ses combattantes sautent à la gueule comme aucun autre titre du catalogue 3DS naissant.

Soutenu par une tripotée de modes, dont un multijoueur en ligne efficace, un Spotpass permettant aux accros de la collectionnite des ajouts de costumes à un rythme quotidien, un mode photo (accusé en suède de constituer du pédoporn au motif que l’on peut voir les sous vêtement de certaines combattantes mineures, LOL) et de réjouissants duels contre les ghosts des membres de la Team Ninja, on ne reprochera finalement à DOA qu’une trop grande facilité de ses modes solo. Pour le reste, ce Dead or alive dimensions fait d’une pierre deux coups de boule en remettant au premier plan (quoique sans grande prise de risque ou bouleversement conceptuel majeur) une licence quelque peu égarée et en offrant une démonstration de force brute, sexy, réjouissante de décontraction dans la vulgarité au jeu nomade en 3D.