L’homme de la rentrée, c’est lui. L’ex-idole de la génération pattes d’eph’ pourrait bien devenir l’acteur-culte des années techno…

Avez-vous vu L’enfant-bulle (Boy in plastic bubble, en v.o.) – genre : archi-multi-rediffusion M6, où le nom d’une star alors complètement obscure suffit à draîner un public friand des pires kitscheries seventies ? L’enfant en question y est donc un gros poupin de quand même 22 ans, idolâtré par des millions de teenagers via la série TV Welcome Back, Kotter – ancêtre des 21, Jump street, Clair de lune et autres Urgences qui lancèrent respectivement Depp, Willis et Clooney.

John Travolta, acteur de deuxième zone, et loin de se douter qu’il fera un an plus tard la une du très sérieux Time, sous le titre : « Travolta Fever »… Mais déjà, le futur sex-symbol planétaire jette les bases de sa légende : une idylle avec sa partenaire de Boy…, 20 ans d’âge en plus, et ça suffit pour qu’une réputation bête-de-sexe-un-p’tit-pois-dans-la-tête soit lancée. Largement alimentée, à longueur de colonnes, par l’intéressé lui-même : « Je suis très chaud sexuellement » (Playboy, 1978), « Je suis monogame par idéal, non par nature » (Rolling Stone, 1983),… jusqu’à être obligé de démentir d’éventuelles velléités gay ! Côte ouest, on s’était mis à fantasmer pas mal, aussi…

Cette image-là, plus celle très glitter liée aux 70’s, explique largement pourquoi, après avoir fait tourner la tête, au propre et au figuré, des cinéphiles du monde entier, Travolta a connu l’une des plus vertigineuses descente aux enfers… Saturday night fever, Grease, deux années de gloire (77-78) et la dégringolade, aussi fulgurante que l’envol. Tout juste le réchauffé Staying alive, en 1983, le rappelle-t-il au bon souvenir de son public. Ensuite, plus personne sur la piste…

1O ans plus tard et le phénix renaît de ses cendres. Le temps d’une danse d’anthologie, once again… Remis en selle, en terme d’audience, par le triomphe de la trilogie niaiseuse Allô maman, ici bébé, Travolta se refait une image grâce au Pulp tarantinesque, et entame, à 40 ans, une seconde carrière. Résurrection, donc, aussi spectaculaire que l’avait été la naissance. Un peu de bouteille et de talent en plus. Et pour 2O M$ mini par film. Qui lui permettent, aujourd’hui, de sauver du désastre le calamiteux She’s so lovely, de jouer jeu égal avec le génial Nicolas Cage (Volte/face), et de donner la réplique au non moins génial Dustin Hoffman, dans le Mad city de Costa-Gavras, un autre revenant (5 novembre prochain). En attendant de le retrouver sur l’un des plateaux les plus chauds du moment, The thin red line, de Terence Malik, aux côtés de Sean Penn, George Clooney et Woody Harrelson, allez voir Travolta. Et pistez les programmes de M6 : vous devriez avoir droit à une séance de rattrapage…