Le Reality Festival est le premier festival international d’art spécialement consacré aux mondes virtuels : Pluridisciplinaire / Transversal. Le Reality Festival accueillera, du jeudi 30 octobre au dimanche 2 novembre 2008 une exposition, des performances, des conférences, des événements musicaux. Chronic’art, partenaire de l’événement, a interrogé les artistes dont vous pouvez découvrir les oeuvres pendant toutes la durée du festival au Door Studios à Paris*.

L’oeuvre proposée par Radiomentale au Reality Festival sera à la fois dans l’exposition en tant que salon d’écoute et aussi jouée en live sous la forme d’une performance. La bande son est composée à partir de musiques électroniques, de sons numériques et de fragments de voix et de dialogues issus de films tels que « Tron » ou « Videodrome ».

Chronic’art : Pourquoi avez-vous accepté de participer au Festival Reality ?

Jean-Yves Leloup : Depuis 1992, nous créons des univers immersifs, sous la forme de pièces sonores, de mixes ou d’émissions radiophoniques, dans lequel l’auditeur peut se projeter et laisser jouer son imaginaire. Il nous semblait donc naturel de participer à ce type de festival et d’exposition, dédié aux mondes virtuels. Grâce au son, à la musique, à la voix, aux bruitages et aux possibilités infinies du mixage, il est possible de créer de véritables paysages sonores dont les capacités d’immersion sont égales, sinon supérieures, à celle des univers numériques.

Pouvez vous nous dire 2 mots sur votre oeuvre ?

Il s’agit d’une pièce de 60 minutes, composée d’une multitude de couches, de nombreux fragments d’oeuvres musicales, de quelques voix et dialogues, composant un vaste paysage sonore volontiers hypnotique, mental, introspectif. L’idée est de jouer par ailleurs sur un va-et-vient entre des univers électroniques très abstraits et des fragments de field recordings (sons naturels) liés au concret et au quotidien. En forme de parallèle à cette expérience d’écoute, nous projetons sur un petit écran plasma des vidéos, conçues par Eric Pajot, qui s’inspire de l’esthétique des univers virtuels.

Quelles sont vos influences artistiques, littéraires, musicales…

Le cinéma bien sûr, et tous les grands cinéastes qui ont su utiliser le pouvoir de la musique et du son : Lynch, Tati, Kubrick, Scorcese… Les cinéastes de l’étrange et de l’absurde aussi, notamment Buñuel. La scène électronique et toute la vague ambient et electronica qui a émergé au début des années 90. Certaines personnalités de la musique électro-acoustique (Luc Ferrari en tête) et de l’art sonore (Laurie Anderson).

Est-ce que l’espace virtuel est devenu prédominant pour exercer votre activité d’artiste par rapport au réel ?

L’espace du son constitue en soi un univers virtuel, propice à l’errance de l’imaginaire. La réponse est donc oui.

Second life, on en parle plus trop actuellement, n’est ce pas un territoire virtuel expérimental un peu dépassé ?

Franchement, ce n’est pas vraiment ce qui nous passionne. Ce sont les territoires virtuels de l’esprit qui nous fascinent.

* Door Studios : 9-9 bis rue Lesdiguières – Paris 4e (Bastille) – www.doorstudios.com

Voir le site du Festival Reality : www.reality-festival.com

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