Le Reality Festival est le premier festival international d’art spécialement consacré aux mondes virtuels : Pluridisciplinaire / Transversal. Le Reality Festival accueillera, du jeudi 30 octobre au dimanche 2 novembre 2008 une exposition, des performances, des conférences, des événements musicaux. Chronic’art, partenaire de l’événement, a interrogé les artistes dont vous pouvez découvrir les oeuvres pendant toutes la durée du festival au Door Studios à Paris*.

Pour le Festival Reality, ilkie présente deux projets : « Pola-droids », une série de portraits d’avatars, et Möbius Architecture, une œuvre basée sur la théorie mathématique du ruban de Möbius. Deux représentations différentes d’une nouvelle réalité.

Chronic’art : Pourquoi avez-vous accepté de participer au Festival Reality ?

ilkie : Je m’intéresse aux univers virtuels à proprement parler depuis 2006, lorsque j’ai découvert Second life. Cet univers m’est rapidement apparu comme un formidable outil de création et de réflexion. De nombreux artistes se servent de cet univers comme support ou comme relais pour leurs oeuvres. Le Festival Reality donne justement la possibilité à ces artistes de rencontrer un plus large public et de démontrer que les oeuvres transcendant leur support, la distinction entre réel et virtuel en matière d’art est un non-sens.

Pouvez-vous nous dire deux mots sur votre oeuvre ?

Je présente trois projets pour le festival qui illustrent la superposition, parfois jusqu’à la confusion, du réel et du virtuel. Le projet que j’ai intitulé Möbius architecture, en référence à la théorie mathématique du ruban de Möbius, montre, au travers des visuels de maillage 3D (c’est à dire la structure même de l’univers virtuel, son squelette) l’instant de la torsion du ruban ; le passage d’une réalité à l’autre. Je présente également une série de portraits d’avatars sur Polaroïds. Enfin, nous avons crée une performance avec Kirikoo Des et Paul Awgag Hami, mettant en scène une « battle » entre un avatar et un danseur réel et la mise en place progressive d’une installation autour du danseur rappelant le maillage 3D et liant, donc, les deux univers.

Quelles sont vos influences artistiques, littéraires, musicales ?

D’une manière générale, je suis inspirée par les univers oniriques et fantasmagoriques, et donc forcement par Lewis Carroll, mais également par les contes des frères Grimm et l’oeuvre d’Edgar Allan Poe, les artistes pop surréalistes et notamment Ray Caesar, Mark Ryden ou Marion Peck.

Est-ce que l’espace virtuel est devenu prédominant pour exercer votre activité d’artiste par rapport au réel ?

En fait, je ne conçois pas cette dichotomie puisque, pour mon travail, les univers virtuels sont des outils au même titre qu’un logiciel, un appareil photo ou même tout simplement un crayon. Il n’y a donc pas d’un côté le virtuel et de l’autre le réel.

Second life, on en parle plus trop actuellement, n’est ce pas un territoire virtuel expérimental un peu dépassé ?

Absolument pas ! Si le buzz médiatique s’est effectivement essoufflé, les univers virtuels tels que Second life continuent de se développer et de s’ancrer dans l’évolution du web. Ils mûrissent progressivement et on assiste aujourd’hui à une utilisation beaucoup plus pertinente et à la naissance de projets vraiment enthousiasmants. Ces univers demandent à celui qui s’y plonge un minimum de temps et de curiosité avant de révéler leurs richesses. Mais comme tout voyage, n’est-ce pas ?

* Door Studios : 9-9 bis rue Lesdiguières – Paris 4e (Bastille) – www.doorstudios.com

Voir le site du Festival Reality : www.reality-festival.com

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