Le Reality Festival est le premier festival international d’art spécialement consacré aux mondes virtuels : Pluridisciplinaire / Transversal. Le Reality Festival accueillera, du jeudi 30 octobre au dimanche 2 novembre 2008 une exposition, des performances, des conférences, des événements musicaux. Chronic’art, partenaire de l’événement, a interrogé les artistes dont vous pouvez découvrir les oeuvres pendant toutes la durée du festival au Door Studios à Paris*.

Dans le cadre de Reality Festival, Building With Immaterials élabore un dispositif complexe basé sur une triple dualité : de contexte (réel et virtuel), de processus (immersion, émergence), de fabrication (active, passive). Dispositif autopoïétique mais aussi Reality_net, ce mécanisme de constitution est une machine d’organisation, un protocole de restitution d’une base de données « Reality_Festival » dans un faisceau de connections, générateur et accélérateur de contenu.

Chronic’art : Pourquoi avez-vous accepté de participer au Festival Reality ?

Kligerman & Mehdaoui : D’abord, parce que le projet Reality prend en compte la réalité dans sa complexité, concrète et virtuelle. Ensuite, parce que c’est pour moi l’opportunité d’une installation, moment clé pour la confrontation des espace physiques concret et virtuel. Enfin, il faut noter la capacité du cyclo du studio1 à Door Studios d’être conteneur contenant et contenu de notre installation.

Pouvez-vous nous dire deux mots sur votre oeuvre ?

« Je ne connais rien, je ne comprend rien, à l’espace virtuel », peut on attendre de toute oeuvre qu’elle apporte une réponse universelle à ce type de questionnement ? Notre installation organise une mise en équilibre de l’espace du Festival Reality avec La micronation de « Sizigia », un écosystème qui se développe à travers quatre environnements, le monde réel, les mondes miroirs, le monde virtuel de Second life et un serveur .net. Notre installation focalise sur la non miscibilité de ces deux réalités, radicalise cette idée par le confrontation de deux dispositifs développés dans deux réalités, une concrète et une virtuelle, un dispositif élaboré dans le mode de Second life produit la matière image, un dispositf low tech utilisant l’espace du cyclo et l’espace pixelise. Notre installation est une image fragile, instable, mais vivante, produite en temps réel, et d’une interactivité de niveau 1, non directe, manipulable depuis le monde virtuel. Notre installation est juste une image-espace.

Est ce que l’espace virtuel est devenu prédominant pour exercer votre activité d’artiste par rapport au réel ?

Notre pratique de l’architecture se développe depuis plus de dix ans dans le cadre d’une réalité augmentée, le développement des mondes virtuel 3D, des cinq dernières années, l’accentue et la radicalise, mêlant en une pelote inextricable les différentes composantes de cette réalité.

Second life, on en parle plus trop actuellement, n’est ce pas un territoire virtuel expérimental un peu dépassé ?

Le projet Second life développé par Linden Labs, qui n’est pas le seul projet de monde virtuel, de par sa structure basé sur la « mimesis », génère à la fois des clichés tenaces, qui peuvent amener à cette question qui sous-tend une réponse ; mais aussi, ce qui nous parait plus fondamental, des standards. Depuis le début Linden Labs, dont la devise est « Your world, your imagination », s’investit peut dans les projets développés dans Second life, mais a une stratégie claire dans le développement de sa structure, via l’ouverture du code source client. Cette ouverture à permis le développement du projet Open sim et de la multitude de projet qui se développent sur cette base, ainsi que des partenariat avec des entreprises telles que IBM sur des projets comme l’interropérabilité. Cette stratégie fixe une grille forte de développement des mondes virtuels 3D.

* Door Studios : 9-9 bis rue Lesdiguières – Paris 4e (Bastille) – www.doorstudios.com

Voir le site du Festival Reality : www.reality-festival.com

Lire aussi nos interviews de Julien Levesque, Agnes de Cayeux, Ilkie, Dafné Sandoval, Arnaud Lanoiraude, Benjamin Nuel, Grégoire Diehl, Radiomentale, Julien Taylor, Camille Bovier Lapierre & Paul Coudamy, Laura Mannelli, Marco Cadioli et Christine Webster