Comme chaque été, Paris s’est transformé en plateau de tournage grandeur nature. Ambiance très moite sur quelques films qui excitent nos neurones et pourraient bien devenir les futurs élus de la rédac’…

A tout seigneur, tout honneur, Carax le revenant, dont on a aperçu 8’37 » d’un Film sans titre à Cannes (cf. photo), a donc ouvert les festivités de son quatrième long – on les espère moins cahotiques que celles du précédent. Tournage fleuve, néanmoins (clap final en février 98), pour ce Pola X évidemment top secret, dont on ne connâit que les trois protagonistes principaux (annoncés dans le court) : Katerina Golubeva (?), Depardieu jr. et la Deneuve, que Leos pourrait bien nous esquinter aussi somptueusement que sa Juliette du Pont-Neuf. Espérons seulement que ce Pola-là sera plutôt de la veine d’un Mauvais sang, dont, nous, on ne s’est toujours pas remis…

Avant de s’embarquer dans la forcément galère Carax, la grande Catherine achèvera de jouer les saoulardes chics sous l’oeil de Nicole Garcia, dont on a adoré l’opus précédent. Annoncé comme un « polar romanesque », Place Vendôme décrit donc les affres d’une veuve de joaillier accro au scotch, et qui doit à la fois se colleter avec ses problèmes perso et les vilains collègues de son défunt de mari. Outre la troublante Emmanuelle Seigner, les toujours sensas’ Bacri et Dutronc entourent Catherine Deneuve, qui retrouvera, après ces deux tournages, Régis Wargnier – il lui concocte un scénar’ sur mesure, of course

Après le bide/éreintement de leurs Assassin(s), Boukhrief et Kassovitz se consolent sur Le plaisir: Cette fois, le Monsieur cinéma de C+ est non seulement à l’écriture mais aussi derrière l’objectif, deux ans après Va mourire. Chaud, très chaud, le casting de cette libre adaptation de La ronde de Schnitzler (!), qui, outre Mathieu le rebelle, réunit Julie Gayet, Caroline Cellier, Florence Thomassin et Vincent Cassel (mais pas Belluci…). Pas moins chaud -voire plus détonnant-, le plateau qu’a réuni, non loin de là, Karim Dridi pour son troisième film. Où la muse almodovarienne Rossy de Palma côtoie la muse BHLienne -Arielle Dombasle, dans un rôle auto-parodique de star inaccessible prise en otage, avec ses invités de dîner (Miou-Miou, Clotilde Courau) par sa femme de « ménache », Rossy, donc. Quand vous saurez que Bruel et Galabru font aussi partie de cette mésaventure, vous aurez sûrement, hâte, comme nous, de découvrir ce Hors jeu de fous…