Un bref aperçu des autres épisodes de la première saison, où se côtoient nécromancie, psychopathes des familles, et franche déconnade gore.

Episode 1 : Don Coscarelli
Petite chose modeste, Incident on and off a mountain road n’en est pas moins un objet à l’ironie constante, et dont le montage parallèle entre passé et présent permet d’aboutir à un final assez inattendu et féministe. Métaphore un peu balourde (quand même) de la guerre de sexes, ce segment est au final plutôt mieux réalisé que le mollasse Bubba Ho-Tep du même réalisateur, porté par l’excellente et charmante Bree Turner.

Incident on and off a mountain road – disponible plus tard en DVD

Episode 2 : Stuart Gordon
Stuart Gordon et Lovecraft, c’est une longue histoire, elle court depuis Re-Animator (1985). En fin connaisseur de son maître, Gordon trouve d’élégantes pirouettes pour moderniser l’histoire (la géométrie dégénérée de la maison de la sorcière, que le héros étudie en physicien). Expurgé du climat d’aberration morbide propre à Lovecraft, le récit s’aventure aussi du côté du grotesque (le rat à tête d’homme), confirmant la pente générale de la série, où nul épisode n’échappe à cette règle : la farce n’est jamais loin.

La Maison de la sorcière (H.P. Lovecraft’s dreams in the witch-house)
DVD Zone 2 – Universal Pictures Video

Episode 5: Mick Garris
Créateur de la série, Mick Garris adapte une de ses nouvelles : un type (Henry Thomas le petit boy de E.T., à la carrière discrète) se laisse peu à peu aspirer dans la vie d’une femme qu’il ne connaît pas : il voit ce qu’elle voit, sent ce qu’elle sent, etc. Postulat sympathique qui se prolonge avec une méthode de flippe rudimentaire mais efficace, et non dénuée d’humour (la bouille d’Henry Thomas lorsqu’il découvre l’orgasme féminin). Le dénouement facile ne rend pas justice à ce petit conte sans prétention.

Chocolat (Chocolate)
DVD Zone 2 – Universal Pictures Video

Episode 9: William Malone
Une histoire de pacte avec le diable et de résurrection : un couple de musiciens tarés tue des jeunes vierges pour ramener leur fils à la vie. William Malone semble avoir mis toute son énergie dans deux scènes brinquebalantes, elles-mêmes entièrement dédiées aux exploits d’une créature inaboutie, intéressante par sa logique corporelle démente, mais filmée sans idées. C’est d’ailleurs le problème global de cet épisode, la banalité de la mise en scène, plutôt foireuse et cheap.

The Fair-haired child – disponible plus tard en DVD

Episode 10: Lucky McKee
Dans le prolongement de May, qui mixait Carrie et Frankenstein et révélait un vrai potentiel, Lucky McKee tente ici une version burlesque et saphique de La Mouche. De son très estimable coup d’essai, le petit prodige ne retient ici que l’option sitcom grand-guignol, diluant nombre de ses principes actifs (toujours Angela Bettis, fébrilité démultipliée, et la romance rose bonbon en premier plan) en gentille farce horrifique. Anecdotique, mais la maîtrise est bien là : on attend toujours la sortie de The Woods.

Sick girl – disponible plus tard en DVD

Episode 11: Larry Cohen
Pas de bol pour les passagers du bus : ils sont en rade au milieu de nulle part et reçoivent la visite de, non pas un, mais deux psycho-killers typiques (un routier, un crocodile dundee) qui bientôt se font concurrence. L’épouvante ici ne sert que d’ornement à un récit assez ludique, qui ne saurait se prendre au sérieux puisqu’il repose sur un gag et en tire tous les fils (les chamailleries jalouses entre les deux assassins, le vétéran camionneur et le jeunot champêtre qui s’énerve après le remake de Massacre à la tronçonneuse).

Pick me up – disponible plus tard en DVD

Episode 12: John McNaughton
Une histoire racontée au coin du feu, la reconstitution d’un dix-neuvième siècle marécageux, où un jeune athée admirateur du Docteur Frankenstein tente de ramener des morts à la vie par la force de la foudre, une histoire de nécromancie et de sexe post mortem à la manière d’Edgar Poe : John McNaughton réussit à recréer une ambiance et témoigne d’un souci de réalisme et de sérieux assez rare dans la série. Du coup, la filiation qu’il propose avec l’horreur gothique est assez convaincante.

Les Amants d’outre-tombe (Haeckel’s tale)
DVD Zone 2 – Universal Pictures Video

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