Le collectionneur, thriller efficace et plaisant, n’en demeure pas moins un bel exemple d’opportunisme. Ce second film de Gary Fleder (Dernières heures à Denver était une bonne surprise) surfe avec un peu de retard sur la vague Seven (lui même comparé -un peu hâtivement- lors de sa sortie, au Silence des agneaux). Le film de David Fincher avait le mérite de posséder un ton très personnel et une réalisation brillante et originale. Le collectionneur malheureusement, ne lui arrive pas à la cheville. Une fois de plus, il est question d’un serial-killer. Il est poursuivi ici par un inspecteur de police et docteur en psychologie, Alex Cross, dont la nièce a récemment disparu.
Au cours de son enquête, l’inspecteur découvre que huit jeunes filles ont disparu. L’une d’entre elles vient d’être retrouvée assassinée, violée et savamment ligotée à un arbre.Cross comprend vite qu’il a affaire à un collectionneur de filles exceptionnelles, aussi belles qu’intelligentes.

Cette histoire plutôt originale est donc malheureusement plombée par son traitement post Seven, du générique très stylisé à l’utilisation de la musique de Bach pour une scène de réflexion. Difficile de croire à de simples coïncidences ! Le clou est enfoncé par ce qui devait représenter le principal atout du film (et qui l’est malgré tout) : son acteur principal, le toujours parfait Morgan Freeman. On a du mal à oublier qu’il fut également l’inspecteur du film de David Fincher. Alors, oui je sais, il existe de plus mauvaises références, mais malgré tout, on aurait aimé un peu plus de subtilité dans la photocopie. Le collectionneur reste un film habile, rondement mené et au suspense efficace. Il vous fera passer un bon moment à condition d’avoir oublié (j’en doute !) ou de ne pas avoir vu son prestigieux grand frère.