L’Année de la comète de Maryse Sistach et José Buil est une histoire à l’eau de rose sur fond d’introduction du cinématographe au Mexique juste avant le soulèvement zapatiste de 1910. Rien ne manque à cet évocation poussiéreuse très « coproduction internationale ».
Les petits indices très « pittoresques » sont multiples, tel l’accent pointu du projectionniste, un français, émule des frères Lumières comme il se doit. Les informations historiques foisonnent également : on apprendra par exemple que Guy n’organise des projections que pour faire la publicité qui lui permettra de vendre ses appareils, et que le secret du cinématographe des Lumières, c’est qu’il peut à la fois prendre des vues et servir pour les projections (petite séance de rattrapage pour ceux qui auraient rater la célébration de son centenaire en 1995). Quant au titre, ce n’est qu’une idée scénaristique lourdaude de plus : « quand la comète disparaît dans le ciel, chaque personnage a trouvé sa propre voie, laissant en arrière le souvenir d’une époque révolue » nous indique le dossier de presse. On a donc droit à deux plans (arrivée et départ de la comète si vous suivez bien) où nos gentils personnages en costumes regardent passer une boule de feu dans le ciel… fascinant !

Alors, comme l’on ne peut quand même pas construire un film sur des éléments factuels historiques, les auteurs ont eu l’idée de faire de l’héroïne de leur film une jeune fille poursuivie par les militaires. Pour s’échapper, devinez quoi ? Elle se cache dans un cirque qui vient d’acheter un projecteur, le tour est joué ! Une ancienne danseuse (Carmen Maura) lui apprend à se produire en public pour ne pas éveiller les soupçons et le fils du propriétaire devient son amoureux… Le tout est absolument assommant.