Trois ans qu’on l’annonce celui là ! L’équipe d’Amazing Studio (Another world, Flashback…), chapeautée par Éric Chahi, accouche enfin, après maints effets d’annonce, du plate-forme qui aura fait longtemps saliver la presse micro tout entière (personnellement, j’ai encore le mini-CD du press-kit distribué lors d’un ECTS de 95, le genre de démo qui épate à mort la galerie…). Ca fait donc un petit bout de temps qu’on connaissait Andy, ce sale mioche tout droit sorti d’un film de Spielberg, façon Goonies. Un jour d’éclipse, son clébard, Whisky, se fait kidnapper par erreur, à sa place, par les sbires du Maître des ténèbres. Ni une ni deux, Andy s’équipe de tout son attirail techno (il avait prévu le coup, le gamin !) pour plonger au cœur d’un monde terrifiant peuplé de montres affamés et autres joyeusetés démoniaques. Comme l’illustre l’époustouflante première scène cinématique… Des mini-films de ce genre entrecoupent les différents niveaux du jeu pour nous conter les péripéties du gamin. Magnifique. Jubilation garantie à chaque intermède !

Pas de doute, Heart of darkness est un plate-forme pur et dur. Dans la lignée d’Oddworld ou d’Earthworm Jim. Plus beau bien sûr, mais également plus simple à maîtriser. Au joypad ou au clavier, c’est selon, le tout se résume à une combinaison judicieuse de 4 touches en plus des habituelles flèches de direction. Forcément, le contrôle d’Andy ne pose aucun problème, d’autant plus que des astuces nous sont révélées au fil du jeu pour résoudre les énigmes et anticiper les pièges. On commence en douceur, histoire de piger le système, puis progressivement, en respectant les mêmes principes (interactions diverses sur le décor, utilisation de graines de haricots géants en guise d’échelle, de lianes, diversion avec des lucioles…), la tâche se corse. A mi chemin entre Tarzan et Indiana Jones…
Bien entendu, les tableaux sont peuplés d’ennemis (de quelques bonnes âmes aussi parfois…). Gargouilles, démons, vers géants n’affichent ici qu’un seul objectif : vous liquider. Je vous laisse le soin de découvrir les différentes façon de mourir, c’est assez drôle à suivre…
Heureusement, armé de votre laser ou des « gros pouvoirs », vous avez de quoi nettoyer les tableaux. Soulignons, car c’est appréciable, qu’Andy n’a pas vraiment affaire à des crétins : les bestioles évitent les tirs et réalisent même certaines feintes étonnantes, agaçantes donc. Mais gaffe, car parfois il y a foule. Sur certaines facades rocheuses, lorsque Andy fait grimpette, on frise même le shoot’em up !

Le malheur, c’est qu’on arrive finalement assez vite jusqu’au boss final (le Maître) sans jamais avoir vraiment éprouvé de sérieuses difficultés. Le jeu aurait probablement atteint la perfection s’il n’était pas si simple et, finalement, si court. C’est la durée de vie qui trinque. Ceci dit, HOD est tellement réussi qu’il ravira sans aucun doute un très large public. Mais ça aussi c’est un peu énervant…