C’est amusant, cette tendance qui tend à se confirmer dans l’univers du jeu vidéo : les nouveaux « vilains » de cette fin de siècle sont souvent représentés sous la forme d’un énorme consortium ultra-capitaliste dont l’hégémonie menace, au choix, l’éco-système planétaire ou la liberté individuelle… Cette verve anti-libérale peut surprendre, surtout sur une machine fabriquée par Sony, mais soit… On se prend à rêver d’un jeu vidéo avec Alain Madelin comme boss de fin de niveau, genre monstre hybride mi-homme, mi-truite géante…
Dans Crime Killer, la méga-société s’appelle URIEL et s’est offerte les services de police de la ville… Sûrement pas par amour de la justice, on s’en doute assez rapidement… Vous vous retrouvez donc dans la peau d’un jeune officier de police traumatisé par la mort de son papa quelque peu explosé par de méchants criminels -oui, c’est très intense du point de vue psychologique… Ca vous rappelle quelque chose ? Forcément, c’est complètement pompé sur Robocop… Allez, un point en moins pour le manque d’originalité du scénario… Après une introduction 3D mélo-niaise et hideuse à pleurer, place à l’action…

Vous patrouillez dans des secteurs urbains aussi réjouissants qu’un périph’ post-apocalyptique un soir de pluie, ce qui nous donne à l’écran un subtil camaïeu de couleurs dégueulis… OK c’est rapide et fluide, mais qu’est-ce que c’est moche ! Crime Killer voudrait sans doute surfer sur le succès de WipeOut, avec sa musique techno et ses éclairages fluos, mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il pèche question qualité graphique tant les textures utilisées sont bilieuses… Heureusement, on se prend rapidement à poursuivre les chauffards et délinquants de toutes sortes et à les exploser au lance-roquettes, d’autant plus que la maniabilité est très satisfaisante… Le but étant de survivre aux attaques répétées de vos adversaires et d’éviter les autres conducteurs dits « innocents » mais qui conduisent sûrement les yeux bandés…

Les missions varient peu, c’est regrettable, elles sont même quelquefois assez « idiotes » -détruire un véhicule mal garé, c’est tout de même plus expéditif que la fourrière cela dit- mais les sensations « Starsky & Hutch » sont bien au rendez-vous… Malgré tout, l’intérêt à long terme de ce genre de jeu laisse perplexe, même si l’option « jeu à deux en split-screen » relève un peu la sauce… Bis repetita placent, y paraît, mais faut peut-être pas pousser…