Le premier film de Florent Emilio Siri décevra tous ceux qui espéraient voir un film sur les mineurs. Pourtant, tout semble l’annoncer : le sujet, les décors, l’affiche… Mais, on se demande rapidement si ce film n’est pas une supercherie. Non ! Une minute de silence n’est pas le film que l’on attend sur la mort, amorcée ces deux dernières décennies, du monde minier. Florent Siri utilise vaguement une histoire se situant dans une mine où une grève éclate, pour finalement se cantonner à une banale histoire d’amitié entre Mimmo (Bruno Putzulu) et Marek (Benoît Magimel). Tant pis pour ce choix ! Plus triste : on ne décèle ni dans le scénario, ni dans la mise en scéne, la moindre originalité encourageante pour l’éventuel deuxième long métrage. La manière de nous montrer la mine est sensiblement la même que celle utilisée par Albert Capellani au début des années 10 dans Germinal. Depuis, nous sommes censés avoir évolué dans l’utilisation du langage cinématographique. Florent Siri nous parle mollement de choses dures, et le cinéma ne supporte pas la mollesse.
Ce que l’on peut mettre à l’actif du film, c’est le choix des deux principaux comédiens. Benoît Magimel (malgré le regrettable Déjà mort) et Bruno Putzulu (malgré le trop léger Petits désordres amoureux) s’imposent comme deux des meilleurs comédiens de la jeune génération.