A Saint-Denis, il n’y a pas que le Théâtre Gérard Philipe. Tant s’en faut. Saint-Denis, c’est aussi, c’est surtout, La Basilique. Superbe. Royale. Le bon roi Dagobert 1er est à l’origine de sa construction, l’abbé Suger, à l’origine de son essor. C’est là que de nombreux rois se sont faits inhumer, à commencer par Dagobert, Pépin le Bref, Louis XII et Henri II.
La crypte est, dans sa partie centrale, un reste d’église carolingienne, par laquelle Charlemagne et Pépin ont remplacé l’église primitive de Dagobert. Elle contient le caveau des Bourbons et les restes de Louis XVI, de Marie-Antoinette, de Louis XVIII, etc. Certaines sépultures de pierre, surmontées de gisants, représentent Leurs Majestés nues comme des vers !
L’histoire de la Basilique se confond avec celle de la monarchie et les visiteurs sont à la fois impressionnés et émerveillés par la sobriété de certains tombeaux, la richesse de certains autres, et par les noms prestigieux de ceux devant qui ils s’arrêtent. Elle est l’un des premiers spécimens du style gothique rayonnant, dont le chœur, les ogives ou les vitraux témoignent avec éclat. Un pur joyau !

Avec le musée Art et Histoire, on ne quitte pas tout à fait la Basilique Saint-Denis, puisque, en 1859, lors de travaux effectués par Viollet le Duc, des sarcophages mérovingiens sont retrouvés sous ses fondations, et que, suite à cette précieuse découverte, le Musée Art et Histoire est créé en 1901 dans la chapelle de l’hôtel-Dieu des bâtiments de l’ancien cloître.

Le musée est assez pittoresque et son parcours est plein de surprises. Des collections archéologiques ou picturales (notamment Saint Augustin offrant son cœur à L’Enfant Jésus de François Perrier et des œuvres postimpressionnistes d’Albert André), des archives sur la Commune de Paris, sont présentées dans le respect de l’architecture des bâtiments, en parfait état de conservation. On déambule, on se perd un peu dans les salles qui tournent autour d’un cloître plein de charme.
La salle qui concerne la Commune de Paris est la plus atypique. On y voit des « avis à la population » et des caricatures pour le moins cocasses. L’instant d’après, on arrive dans une cellule monastique. Louise de France l’a-t-elle occupée ? Le monastère des carmélites a en effet accueilli la fille de Louis XV, qui, dans l’espoir d’édifier son royal géniteur, avait eu l’idée de faire inscrire des maximes religieuses, voire mystiques, sur les murs de son austère demeure.
On est donc accompagné, tout au long de cette visite, de phrases, parfois poétiques, qui font rêver. En voici une : Toute la vie du juste est un jour de fête, saint et solennel.

Valérie Duhamel

Basilique Saint-Denis
M° Saint-Denis Basilique

Musée Art et Histoire
22 bis, rue Gabriel Péri – M° Porte Saint-Denis
Renseignements : 01 42 43 05 10