Cette manifestation s’adresse à tous ceux qui craquent dès qu’ils entendent les premières notes d’une phrase musicale de Vladimir Kosma, qui ont la larme à l’œil dès qu’on leur parle de l’enterrement d’une feuille morte, qu’un baryton à l’œil de braise et à la voix de velours transporte au septième ciel et, d’une manière générale, à tous ceux qui ont envie d’entendre les mélodies qui ont bercé la jeunesse de leurs ancêtres.
La Bibliothèque nationale de France a en effet décidé de consacrer plusieurs saisons aux Mélodies françaises. Trois jeunes artistes seront les maîtres d’œuvre des manifestations qui entoureront le projet et les organisateurs d’une série de concerts qui permettront d’entendre ces mélodies oubliées, au travers desquelles on aura parfois la surprise de reconnaître des poèmes de Jacques Prévert ou de Jean Cocteau.

Le premier cycle vient de débuter avec un hommage au compositeur et baryton Reynaldo Hahn, dont on a peut-être oublié qu’il fut, au début du siècle, l’un des hommes les plus fêtés par un tout Paris qui n’avait d’yeux que pour ce bel hidalgo, cultivé, doué, émule de Brummel, que tour à tour s’arrachèrent Sarah Bernardt, Cléo de Mérode, la princesse de Polignac et probablement une bonne trentaine d’autres groupies.

Reynaldo Hahn valait en réalité bien mieux que la légende dans laquelle chacun voulait l’enfermer. On luidoit, en particulier, quelques œuvres d’une facture musicaletrès sûre, des œuvres légères, badines -comme par exemple Ciboulette– qui ont fait le tour du monde.

Puis, dans un second temps, Louise de Villemorin, Jacques Prévert, Robert Desnos, Jean de La Fontaine, Victor Hugo et Jean Cocteau seront évoqués, non seulement au travers de la musique et du chant, mais aussi au travers de leurs textes qui seront dits par des comédiens comme Ludmilla Mikaël, Cora Vaucaire, Pierre Santini, Marie-Christine Barrault, Nada Strancar et Jean Marais.

Francis Poulenc, Joseph Kosma, Jacques Offenbach, Camille Saint-Saens,Darius Milhaud… seront les complices (involontaires) de ces poètes, et des chanteurs seront les passeurs lyriques de leur parole.

Ainsi, la Bibliothèque nationale de France, lieu de l’écrit, deviendra aussi celui de la musique et participera activement à la renaissance de tout un répertoire et à la découverte des chanteurs et pianistes qui en seront les interprètes.

Anne Calmat

Bibliothèque nationale de France
Site Tolbiac-François Mitterrand, Grand Auditorium – Hall Est
Quai François Mauriac 75013 Paris
Les mardis, jusqu’au 5 mai
Informations au 01 53 79 59 59