Après ESG, les compilations 100% dynamite, Philadelphia roots ou Studio one rockers, l’excellent label Soul Jazz Records revient cet été sur le front des rééditions avec le volume 2 de New Orleans funk. Soul Jazz Records a commencé en qualité de disquaire indépendant situé au cœur de Londres. Les labels Soul jazz et Universal Sound existent depuis 1991, et ont déjà édité une soixantaine de références, principalement axées autour de rééditions luxueuses du meilleur de la musique noire des années 50, 60 et 70. Ces activistes mélomanes organisent également des soirées dansantes à Londres : le club « 100% dynamite », dédié au reggae, ska, rock steady, soul , funk et dancehall ; la soirée « 1977 » dans un abattoir du nord de Londres qui accueille 1000 personnes sur un mix electro, reggae, punk, disco et hip hop ; enfin la soirée « The All new saturday night fish fry » : soul, funk, r’n’b joué par les membres du label et des guests prestigieux (David Holmes, Andrew Weatherall, Andy Smith).

Cet éclectisme mêlé d’érudition permet au label Soul Jazz Records de faire figure d’entreprise essentielle de la production discographique d’aujourd’hui, comme en témoigne encore une fois ce Saturday night fish fry d’excellente facture. Dédié à la production funk et soul de New Orleans, il rend compte de l’intense activité qui y régnait dans les 50-60’s. Avec les labels locaux Ace, Minit, Instant, Ric and Ronn, puis Nola, Frsico, Scram, Hep Me ou Soulin, les funkers et drummer de tous poils rivalisaient d’imagination pour décrocher le hit en or. La sélection ici présentée recèle un certain nombre de raretés et d’évidences incontournables, la plupart portant l’empreinte d’Allen Toussaint, le producteur-arrangeur-compositeur le plus prolifique et influent de la scène de New Orleans. Les « Saturday night fish fry » étaient des soirées dansantes typiques de la Nouvelle Orléans, au même titre que les « Jazz funeral marching bands », les « Mardi Gras indian tribes » ou « The Second line ».

Du standard afro-jazz Iko Iko, tout en harmonies vocales, des Dixie Cups, au Give it up de Lee Dorsey, en passant par Gris gris gumbo ya ya d’un Dr John blues et psyché, tout droit sorti du bayou, ou les breakbeats sophistiqués d’un des meilleurs batteurs de New Orleans, James Black, sur The Thang, de Eddie Bo, les titres produits ici mêlent ces traditions indéracinables au funk le plus urbain, des siècles d’influences africaines, caribéennes, latines, mêlées de jazz, de blues de rock et de funk. Cette deuxième compilation New Orleans funk ravira vos soirées privées roots et fera le délice des collectionneurs de bon sons.