Depuis 1994 et la publication en CD de la première compilation de la série c’est devenu presque un rituel : chaque été le fêtard modèle garde en souvenir d’Ibiza quelques coups de soleil, une gueule de bois mémorable et son millésime musical estampillé Café Del Mar, qui adoucira le retour aux dures réalités du quotidien. Si les bandes-son de lieux mythiques sont depuis légion, celle du Café Del Mar prend un peu plus d’importance au fil des ans au point d’avoir aujourd’hui un label tout neuf à son nom. Pas de changement radical à noter sur l’édition 2000 : on peut une fois encore écouter ces treize plages d’ambient pour relaxer ses tympans surmenés par une nuit de techno.

Première constatation : tiens voilà Moby. Il doit bien y avoir un ou deux albums cette année sur lequel le DJ remixeur musicien etc. n’a pas figuré mais Café del mar volume 7 n’en fait pas partie. Le Whispering wind qu’il offre ici forme un vibrant hommage à l’inventeur du vocoder puisque aucune voix sur ce morceau n’a été enregistrée sans l’aide du gadget déformant. Plaisant amusant pas renversant. Le nom de Bush un peu plus loin effraie en revanche. On ne pensait pas le Café si mal fréquenté. Le N.O.W. remix de Letting the cables sleep rend l’œuvre du piètre clone de Nirvana parfaitement méconnaissable sans en faire une chanson passionnante. Sunbeams (UKO) et ses rythmes exotiques de synthèse ou One more try (A New Funky Generation feat. Joy Rose) bossa nova enlevée au point d’en être incongrue au milieu de ces hymnes à l’alanguissement valent plus qu’on s’y attarde et comptent parmi les plages les plus réussies de cette compilation. Une mention également pour Bent dont le Swollen redonne tout son sens au terme ambient en déclinant des atmosphères oppressantes mélancoliques ou décalées, avec flamboyance. Ni bijou absolu -certains artistes font frôler le coma en confondant planant et barbant- ni ratage Café del mar volume 7 a tout des amours de vacances : on va l’adorer sous le soleil. Mais il risque fort de ne pas passer le cap de la rentrée.