The Presidents Of The United States Of America n’est plus. Pas celui qui se fait s.…, non le groupe des petits rigolos punk de Seattle. Mort de sa belle mort. Le chanteur et bassiste Chris Ballew a fait splitter le trio afin de passer plus de temps à exercer son rôle de père et de mari (il a aussi d’autres projets musicaux sans ses vice-présidents). Dommage, les P.U.S.A. furent pourtant l’un des groupes qui nous aura le plus amusé ces dernières années. Au moins sur scène, où à l’instar de Beck, des Frank & Walters et des Sex Pistols (mais pas pour les mêmes raisons ; cherchez l’erreur !), le trio de Seattle nous aura offert quelques concerts mémorables, celui des Eurockéennes de Belfort 1996 par exemple, pendant lequel ils sautèrent dans tous les sens pendant plus d’une heure en embrayant les morceaux les uns après les autres sans laisser de répit aux milliers de spectateurs présents et transis sous la pluie diluvienne qui s’abattit pendant les trois jours.

Mais il faut aussi se rappeler leurs deux albums studio (le premier éponyme et le second sobrement intitulé II) remplis de tubes sautillants tels Lump, Kitty, Peaches, Lunatic to love ou le Ca plane pour moi de notre punk belge Plastic Bertrand (repris également par Sonic Youth). Rappelons que les Presidents Of The U.S.A. ont vendu en trois ans quelques quatre millions de disques à travers le monde. Sans doute à des rockers ou des poppies qui aiment la gaudriole !

Là encore, avec ce dernier album, compilation de faces B, reprises, titres live (hilarant Back porch auquel il ne manque que du sax pour faire un excellent titre de Morphine) ou uniquement présents sur des maxis, l’auditeur est gavé de riffs adolescents inoubliables (un très « Téléphonique » Mobile home), de breaks rythmiques (Love delicatessen), fausses fins (Japan), d’overdubs de synthé élastique et d’arpèges de piano (toujours le splendide Love delicatessen), le tout agrémenté de rigolotes reprises. C’est ainsi que l’on peut déguster Video killed the radio stars (des Buggles, beaucoup plus drôle avec ses faux violons que Mais où est donc le grand corbeau noir, dernier 45 tours de Ringo en 1982 !) ou Cleveland rocks des trop tôt défunts Mott The Hoople. Peut-être manque-t-il une version de concert en pays francophone de Ca plane pour moi pour rire une dernière fois. Mais vous trouverez cela sans doute sur des pirates. En attendant, régalez-vous avec ce dessert bien sucré.