Ils sont trois. Jeunes, beaux, sentant bon le sable chaud. Et viennent de Californie, de Los Angeles, ville qu’ils chérissent au point de lui dédier cet album. Right on sound, passé jusqu’à présent légèrement inaperçu en France, est, on l’espère, le premier d’une longue série. Enfin, si le monde tournait rond, la question ne se poserait pas. Cependant, les Countdowns ne se simplifient pas la tâche. Ils tournent même résolument le dos à la mode, semblant ignorer avec panache comment on utilise un DJ ou un sampler. Quant aux platines, on les soupçonne de s’en servir pour écouter d’antiques vinyles achetés dans des thrift stores, qu’ils ne scratcheraient pas pour un empire. Bref, ces trois garçons, Brian (chant, guitare), John (basse) et Craig (le nouveau batteur, qui ne figure pas encore sur l’album) font partie de ces musiciens coincés dans une faille spacio-temporelle, aux côtés d’une foule de gens très bien, tels que les Cramps, Brian Setzer, Rocket From The Crypt ou feu Charlie Feathers. Ils creuseront sans doute une carrière dans le même sillon rockabilly-garage-surf, continueront à s’acharner sur leurs guitares quand cet instrument sera aussi passé qu’une viole de gambe et porteront des chemises hawaïennes lorsque l’humanité entière déambulera en combinaison de cosmonaute.
On salue donc bien bas ces dissidents de talent, qui nous préservent de la musique unique en nous offrant un son mal dégrossi, qui écorche un peu les tympans, des morceaux brefs, accrocheurs et jubilatoires aux titres tout en jeux de mots (Wray Gunn, Activate her). Mention d’excellence à l’intriguant On & on & on dont l’intro ressemble à Blowing in the wind passé à la moulinette, aller simple dans la machine à remonter le temps, direction les années soixante.