Insipides les Cardigans ? Voire… Ce qui est certain, c’est qu’ils traînent une réputation de bubblegum loungers rétros dont ils commencent sans doute à se lasser. À l’écoute de Gran turismo, une question nous assaille : après le succès de First band of the moon qui marqua la consécration de leur style, et de son single Lovefool (merci qui ? merci Leonardo…), les Cardigans auraient-ils décidé de tourner la page ? Car ici, foin de chansonnettes sucrées, d’arrangements précieux et de disco-dance gentillette, les suédois neuneus se rachètent une conduite… mais semblent se demander où ils vont bien pouvoir aller. Le premier morceau, Paralyzed, laisserait penser que la so-swedish Nina Persson et ses petits camarades voudraient se ranger des voitures à l’ombre d’une trip-pop élégante et mélancolique, remplaçant l’orchestration chantilly par un habillage electro-sobre. On se trompe. Les Cardigans veulent montrer les dents, à l’image de l’excellent premier single, My favorite game, avec son riff incisif et sa mélodie énervée à la Garbage (!!!)… Qu’on se rassure, on est encore loin des Sex Pistols. D’ailleurs, lorsqu’ils s’essaient aux guitares crades sur Starter, Marvel hill, ou Do you believe, les gentils Suédois font plutôt sourire d’indulgence. On ne peut pas lutter contre sa nature, on est grunge ou on ne l’est pas, n’est-ce-pas ? On préférera retenir de cet album les chansons éthérées et déprimées telles que le divin Explode, exemplaire de sobriété avec sa boîte à rythme cheap et son orgue religieux. Si les Cardigans recherchent une nouvelle voie, ils feraient mieux d’explorer celle-là plutôt que de vouloir jouer les bad boys (and girl).

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