Martha Argerich (piano). Royal Philharmonic Orchestra, Charles Dutoit (1971).
[+ Concerto pour violon. Nathan Milstein (violon). Orchestre philharmonique de Vienne, Claudio Abbado (1973)]


Rien que du très connu, me direz-vous ? Peut-être pas pour tous, d’ailleurs, puisque le concept-même de cette « Collection du millénaire » n’est-il pas précisément d’initier un plus large public à la grande musique (si, si, je vous promets, certains parlent encore comme ça !), via les oeuvres les plus célèbres du répertoire et à mini-mini-prix : 39 francs aux Farfouillettes près de chez moi, forcément moins d’un Saint-Ex’ partout ailleurs… Et quand il trouve, couplés sur un même disque (on en rêvait, DG l’a fait !), Argerich et Milstein dans deux interprétations sublimissimes de Tchaikovski, le sang de votre chroniqueur préféré ou honni ne fait qu’un tour : au diable l’irrésistible (mais fragile) attrait de la nouveauté, retournons pour une fois (?) à l’essentiel…
A l’honneur donc, Martha, qui signe ici l’un de ses plus grands enregistrements : insurpassé, sinon par deux live anthologiques… le sien (!), avec Kondrachine, en 1980 (Philips), et celui d’Horowitz/Szell à New York, désespérément absent du catalogue. Argerich contre Argerich, faites vos jeux (sinon votre choix, forcément impossible), mais reconnaissez que, à ce prix-là et en si bonne compagnie, la version DG a des arguments convaincants…
Mais faisant d’une pierre deux coups, nous ne manquerons pas d’honorer aussi cette collection (provisoire ?) de la marque jaune, où le profane trouvera en effet quelques… pépites inestimables : parmi les cinquante titres proposés, retenons l’incontournable 9è « Nouveau Monde » de Dvorak par Fricsay et Berlin ; Fricsay, que l’on retrouve dans de tourbillonnantes valses et polkas de Strauss. Et plein d’autres choses très recommandables, commentaire court mais appréciable à la clé. Bref, du grand public respectueux et digne : une démarche que l’on saluera ici chaque fois que nécessaire (et possible), quant à moi, je retourne à Martha