Comme le hasard du calendrier fait mal les choses pour Bill Calahan, songwriter de Smog. En effet, arriver sur nos platines un mois après I see a darkness de Bonnie « Prince » Billy, qui plus est sur le même label, ne relève pas de la chance la plus tenace pour un groupe de la trempe de Smog. On regrettera pour lui d’être dans l’obligation de faire la comparaison. Qui ne tient pas longtemps.

Pourtant, Bill Calahan nous avait offert un premier opus tout à fait à la hauteur il y a trois ans. Même s’il n’était pas de la hauteur des équivalents de la lo-fi désormais renommés néo-country tels que Souled American et surtout les excellents Low, The Doctor came at dawn nous avait attiré l’oreille avec quelques titres bien jolis. C’est le cas ici aussi avec les arpèges lentes et éthérées de Sweat treat (très Low justement) ou Teenage spaceship (trop Nick Drake par contre). Mais on est vite bien plus attiré par les richesses sonores apportées par le Gastr Del Sol Jim O’Rourke de producteur (un cello par-ci, un hand-clap par-là, un chœur d’enfant un peu plus loin) que par la beauté intrinsèque des compositions de Bill Calahan. Malheureusement pour lui. Car la comparaison avec ses pairs (notamment celui du Kentucky évoqué plus haut) joue forcément en sa défaveur sur ce disque. Que dire par exemple de Cold blooded old time dont la mélodie de la phrase-titre est plagiée sur une merveille de Will Oldham et dont le son de guitare renvoie tout un chacun vers le Velvet première manière ? Certes, c’est bien… mais un peu facile tout de même.