Let it ride, le troisième album de Shed Seven -après Change giver (1995) et A maximum high (1996)- tombe presque par surprise sur la platine, au début de l’été. Deux ans de silence pour digérer le succès très relatif de A maximum high qui ne confirmait pas totalement les belles espérances du premier essai. Mais désormais, les Shed Seven sont adultes, et cela s’entend dès le premières notes du premier morceau, Return (comme par hasard). Le son a mûri, les orchestrations sont plus variées, les influences moins flagrantes.

De la à dire que les Shed Seven possèdent une identité très forte, il y a un pas bien difficile à faire. Car en fait, Return est le meilleur morceau de Let it ride. Soutenu par de vigoureuses guitares et la voix légèrement traînante mais bien placée de Rick Witter, ce titre à tout de l’hymne et devrait normalement cartonner. Les petits interludes très Beatles qui viennent entrecouper la charge héroïque de l’électricité donne au morceau un contraste très plaisant. Du bon, du très bon rock.

Le problème, c’est que par la suite, ça se gâte un peu : She left me on friday arbore un son baggy qui ne fait plus rire personne, Drink your love donnera du grain à moudre à ceux qui ne veulent voir en eux que des clones banals d’Oasis. Pourtant, il y a chez Witter des qualités de songwriting évidentes. Devil in your shoes, complainte nostalgique assez touchante, bien rehaussée de cuivres, et A hole, ballade en faux habits country, en témoignent.

Si ces titres prouvent le talent réel du groupe, l’ensemble est encore trop inconsistant pour que Shed Seven puisse bénéficier d’une image forte auprès des kids.