Anima Eterna Symphony Orchestra, dir. Jos van Immersel

Voilà un disque en tous points somptueux, l’une des plus belles contributions à la célébration intempestive du bicentenaire Schubert, et, surtout, une restauration majeure de l’oeuvre symphonique du compositeur autrichien. Immersel retourne en effet aux manuscrits originaux (démarche entamée par Abbado il y a une dizaine d’années, perpétuée par Harnoncourt et Vegh) et utilise des instruments viennois de l’époque, nous donnant ainsi à entendre ces partitions archi-célèbres comme jamais on ne les avait entendues. L’engagement général est exceptionnel, tous les pupitres résonnent somptueusement, aucun détail, aucune couleur, aucune phrase ne sont négligés, et la violence du geste (ardente « Inachevée« ) le dispute à une infinie sérénité (ineffable andante de la Sixième). Si l’intégrale que Sony nous annonce doit être de la même eau, c’est littéralement Schubert qu’on aura ressuscité. Il était temps.