Jim O’Rourke revient aux affaires par la bande une fois de plus (seulement comme producteur, arrangeur et organiste cette fois). Cela faisait trois-quatre semaines qu’il n’avait pas sorti d’album (Eureka vaut le détour) ou n’était pas crédité sur celui de l’un de ses acolytes. On commençait à s’inquiéter. Ce coup-ci, c’est tout de même profile bas, ou quasiment, puisque c’est Sam Prekop (en tout cas sous son nom, ce qui est un signe) qui pilote l’opus, côté guitare et bien sûr vocaux (aparté pour dire qu’on est aussi dans l’attente du nouveau The Sea & Cake, champion de la micro-électronique « abstraite » pour tous les âges).

Et force est de reconnaître que pour une production estampillée « post-rock »-scène-de-Chicago, c’est tout de même moins chiant que Tortoise. C’était prévisible : avec Jim O’Rourke au guidon-manettes, les arrangements sont toujours aussi soignés (lire : très léchés), le son est aussi aéré et la maîtrise de l’espace parfaite (le langoureux Don’t bother ou le félin The Shadow sur lequel se pose la voix délicate de Prekop). En somme une très belle pommade pour les âmes agitées. Soit un disque explorant pas mal de gammes pulsionnelles : jazz et latino pour l’essentiel. Manque juste ce petit quelque chose côté créatif et déluré qui aurait pu en faire un incontournable du moment (et accessoirement lui faire gagner un point dans la notation). Tant pis pour lui.