Après Luggage et Mr. Dodo, suite des aventures hexagonales de l’un des jazzmen italiens les plus talentueux du moment (il y pourtant de la concurrence) avec More than ever : un disque élégant et impeccablement réalisé, dans lequel on retrouvera avec plaisir la redoutable virtuosité et le son splendide du saxophone de Giuliani, lequel, à défaut de surprendre, confirme sans complexe sa stature, ses choix et le registre dans lequel il entend s’illustrer. Dix compositions originales, donc, pour un jazz à la fois classique et sérieusement vitaminé, porté par le chant inventif et intarissable des saxophones du leader, qui passe avec la même aisance du soprano à l’alto. Quatre musiciens autour de lui, pour deux environnements différents : Rémi Vignolo (contrebasse) et Benjamin Henocq (batterie) sont rejoints alternativement par deux pointures du label, le pianiste Jean-Michel Pilc ici, l’accordéoniste Richard Galliano là, chacun apportant au passage une partition (I remember Astor pour Galliano, l’une de ses grandes réussites). Résultat : une musique vive, pleine de fougue et de nervosité, toujours élégante, jamais bavarde ; les oreilles des chercheurs d’inédit ne trembleront pas forcément, mais le post-bop percutant et roboratif du très charismatique Rosario ne peut que séduire. A ne pas manquer sur scène.