Publicist est le projet en one-band-band de l’Américain Sebastian Thomson, ex-Weird War, également batteur du trio post-rock Trans Am. En solo, cette version clubbing de Bob Log III cale un jeu de batterie puissant et virtuose sur des séquences de nappes synthétiques et des basslines electro, chantant au dessus d’un groove métronomique d’énigmatiques textes filtrés par un vocoder. Cette motorik-disco brute de décoffrage synthétise en quelque sorte les visions futuristes et glacées de Trans Am et le funk minimal et tendu de Weird War. Thomson, d’ailleurs, invite parfois le frontman de Weird War, Ian Svenonius à venir psalmodier et se déhancher autour de sa batterie. Celle-ci est généralement placée au milieu du public, à la manière des groupes free-punks à la Lightning Bolt, avec cette différente vocation d’être ici au plus près des danseurs pour d’avantage provoquer la danse, voire la transe, qu’insuffler le sentiment de danger (vous pouvez voir ce que ça donne ici et ). Batteur d’une précision redoutable, faisant corps avec sa machine, Sebastian Thomson théorise ses bains de foule sous le moniker Publicist via un « manifeste », qui prône l’abolition des barrières entre l’artiste et le spectateur, pour lutter contre la passivité de ce dernier, autant que le « mélange machine-homme, pour une expérience musicale contemporaine. Il doit y avoir de la sueur et pas juste des doigts qui appuient sur un bouton « Play », ainsi que de vrai machines, et non des ordinateurs de bureaux répétant parfaitement des sons magnifiques. Le seul instrument qui n’a aucune raison d’être sans la sueur et les muscles est définitivement la batterie ».

Si Thompson veut restaurer sur scène le rôle du corps dans l’expression musicale, il sort aussi sur divers labels (Dither Down, Disco Texas, Voltaire Records) des EPs de musique synthétique et dansante, dont quelques titres se trouvent réunis sur cette compilation. Entre Kraftwerk, Moroder et The Emperor Machine, les tracks de Publicist manquent un peu de sueur sur la lisse galette, et sa musique s’apprécie bien mieux avec les postillons et la buée sur les lunettes. Ne vous reste plus qu’à aller voir ça de plus près.