Un bout de temps qu’on attendait cette Plastic box, l’objet compilatoire chargé de faire passer à la postérité le groupe de Mister John Lydon. Et puis, Plastic box, ce titre, c’était déjà un habile moyen de nous vendre à moitié l’affaire, cet écho à la lointaine et mythique Metal box. C’est donc sur quatre CD que s’étalent les œuvres de l’un des groupes les plus adulés et décriés de la vague post-punk (forcément, puisque le mouvement punk, Lydon y a un tout petit peu participé avec les Sex Pistols). Le grand bonheur, c’est bien sûr de retrouver un bon nombre de morceaux grandioses de décadence – Public image, Annalisa, Attack, Poptones, Death disco (que Lydon déclare dans le livret avoir écrit pour sa mère atteinte d’un cancer !), Memories, Albatross, Bad life…- et des versions parfois moins connues ou inédites (BBC Sessions de Poptones, Careering ou Chant).

Ce qui satisfait peut-être un peu moins le fan orgueilleux, c’est la très large place laissée (sur les troisième et quatrième CD, puisque l’ordre chronologique est de mise) à la période la plus récente de P.I.L., et qui n’est pas forcément la plus intéressante. C’est aussi l’absence de versions live inédites (le groupe pouvait se lâcher très fort sur scène, et certains enregistrements pirates l’attestent largement), ou l’idée saugrenue de n’inclure que la version 12″ remix de This is not a love song -quoiqu’il ne serait pas vraiment surprenant que Lydon l’ait fait par pure provocation.
Oui, mais l’orgueil du fan, c’est aussi de supporter voire d’aimer ce qu’il y a de moins bon dans l’objet de son adoration. Et dans ce sens, cette compilation est parfaite. Il faut ajouter également le design, toujours aussi sobre et fort, le livret où chaque morceau et chaque période du groupe sont commentés par Lydon, ce qui fait du tout un objet hautement recommandable, pour le fan comme pour le profane, qui partira à la conquête de P.I.L. avec moins d’a priori, soyons-en sûr.