Les frères Gallagher sont de retour ! Bonne nouvelle pour ceux qui cherchent en vain des successeurs aux Beatles. Pour l’originalité, on attendra la prochaine fois.

Finalement, les mandales fratricides, les emprunts dans la caisse des concerts, les déclarations fracassantes et les relations orageuses, oui tout ça n’aura pas réussi à entamer la seule chose que les Oasis savent faire de bien : la musique ! Car aussi surprenant que ça puisse paraître, on avait presque fini par oublier que les cinq joyeux trublions de Manchester étaient avant tout des ziquos. Pas les meilleurs, c’est sûr, mais pas les plus maladroits non plus. Et comme le concédait récemment Noel, l’homme orchestre du groupe : “Il était temps qu’on ressorte un album, car depuis deux ans les gosses nous voyaient plus comme des personnages de tabloïds que comme des musiciens ”.

La sortie de Be Here Now, arrive donc à point nommé pour remettre les pendules à l’heure et prouver au monde que dans le rock’n’roll, les mandales n’ont jamais empêché personne de composer, ni de faire un bon album. Et qu’arrêter une tournée américaine sold out ne vous condamne pas définitivement au pilori musical. C’est d’ailleurs ça qui finalement les rend sympathiques, les Gallagher. C’est cette faculté à raconter les pires conneries (certes, ils ne sont ni les premiers, ni les derniers) et à agir suivant l’humeur qui passe sous leurs sales caboches d’enfants gâtés sur le tard. Quel groupe de leur rang oserait aujourd’hui dire merde au States et rentrer tranquillement chez maman bouffer des Muffins, qui plus est quand le succès est au rendez-vous ? Posez donc la question à Bono, il a peut-être un avis sur la question…

Mais à l’heure qu’il est Be Here Now a déjà fait le tour du monde et ce n’est pas le petit D’you Know what I mean (au fait, qui choisit les premiers singles chez Oasis ?) qui devrait freiner sa conquête du marché (près de 5 millions d’exemplaires devraient être écoulés le premier mois). La seule question vraiment importante est de savoir dans quelle direction le groupe va maintenant évoluer. Si l’on se fie une nouvelle fois aux déclarations de Noel, le groupe ne sortira pas d’album avant quatre ans, le temps d’écumer la planète avec une tournée qui, sauf imprévu ou maison à acheter, devrait durer deux années, et autant pour la gestation d’un album qui sera résolument plus… techno ! Original, non ? Hé oui, car Be Here Now fait partie de ce que Noel appelle un tryptique, que vous pourrez classer dans votre discothèque au rayon Oasis-première manche. En attendant, rêvons un peu d’une trajectoire aussi productive que celle de leur glorieux aînés de Liverpool : arrêt des tournées -où de toutes les façons le groupe n’a pas grand chose de neuf à faire valoir- et plongée en immersion totale dans un studio, histoire de nous pondre des galettes un peu plus osées que les précédentes, avant de pouvoir se dire « Ben oui, les Beatles fin de siècle, c’était nous ! »