Il y a des artistes qui, comme ça, aiment à figurer sur toutes les B.O. qui sortent (encore que désormais, ces B.O. soient le plus souvent des compilations de titres inspirés d’un film mais n’y figurant pas, par ici les pépettes). Moby en fait certainement partie (comme Björk ou Beck d’ailleurs, ce n’est en aucun cas un jugement de valeur), et l’occasion est ici fournie de regrouper la majeure partie de ces titres, dont le plus attendu est bien sûr le James Bond Theme. Autant le dire tout de suite, il est efficace en diable, même si on n’y trouve aucune grosse surprise. Le reste de la compilation est à l’avenant, oscillant entre machines et guitares, les deux amours de Moby. A la longue, Go (empruntant un bout du Laura Palmer’s Theme composé par Angelo Badalamenti pour Twin Peaks) est même irritant. Ah-ah ou Oil 1 vous permettront au moins de vous trémousser sans arrières pensées, le cerveau abandonné au vestiaire. On n’est pas emballé, également, par les pièces plus atmosphériques qui parsèment le disque –God moving over the face of the waters, Grace, qui donnent un peu l’impression d’avoir été écrites avec un lance-pierre. Au contraire, on trouvera des raisons de sauver I like to score dans la reprise du New dawn fades de Joy Division, saine relecture de l’original avec le côté glaçant bien recréé par les nappes qui enrobent la basse, et avec Nash, petite pépite acoustique où Moby, tout seul avec sa guitare, arrive à faire passer bien plus de choses qu’avec ses rythmiques abrutissantes.