Luke Slater, électron libre de la techno, avance, déterminé, sans laisser de place au hasard. Métronome froid et brutal, ni hard-core, ni house, juste électronique. Musique pour ressentir une solitude infinie sur l’Esplanade de la Défense. Musique pour brûler un clochard, comme dans De bruit et de fureur de Brisseau. Choeurs féminins sur circuits qui fondent. Moments d’attente. Détroit, toujours détroit, l’ombre immense de Cybotron (Origin). Vertige en haut des tours. Réparateur et diffuseur. Encore et toujours la matrice électro (Are you there ?), fraîche comme au premier accouchement. Funk blanc et spatial, beau et robotique (Freek funk). Danse des satellites. Croire aux rythmes (Zebediah), bénis soient-ils, qui sont tout, et louée soit la pulsation (Bless bless), bande son d’un sabbat de sorcières androïdes). Rave not dead (Filter 2) ! Le danseur n’a plus la notion du temps. Quand il s’arrête, il laisse échapper un petit gémissement dans la nuit qui l’enveloppe (Time dancer). Des machines, transpire un romantisme maladroit (Love), pas douées pour ça, faites pour faire danser. Ligne qui n’est plus droite (Walking the line, pas vraiment le Silver lining de Chet Baker), transmission perturbée, vision brouillée, comme du sang dans les yeux. Inattendu et troublant… Epilogue inquiet comme chez Zen Paradox (Black cloud) et fin. Luke Slater, 1997, mécanicien du rythme, pour que le moteur (Engine one) tourne (nos têtes).