Quatrième album de Weatherall (ex-Sabres of paradise) et Tenniswood, après trois albums sortis sur Audio Emissions Output, leur propre label. Il semble que « faire un disque chez Warp » soit un passage obligé pour tout artiste de musique électronique ou affilié (voir Stéréolab) qui se respecte. D’ailleurs la pochette, très réussie, n’est pas signée Designers Republic, ce qui nous change un peu. Quoi qu’il en soit, ce nouveau disque est très bon. Dans un registre assez différent des disques précédents (qui oscillaient surtout entre dub et house), ce Stay down est résolument abstrait, tout de pure electronica. Plus sensuels que Autechre, plus oniriques qu’Aphex Twin, les deux porteurs de sabres solitaires ont leur style bien à eux. Les morceaux sont très variés et peuvent être calmes (Hope we never surface), mélancoliques parfois, avec toujours cette petit rien funky (We change the frequency) ou dub qui les distingue. Un peu de house bouillonnante pour rester fidèle à ses obsessions (No red stopping), un peu de jazz venu d’ailleurs (Spine bubbles), et même un adieu au monde assez divin (As wordly pleasures wave goodbye, en nappes qui s’éloignent)… Le travail sur le son est très poussé et le sens du détail du duo est assez fascinant. Partout, des petites choses pétillent et chacune apporte quelque chose à la magie de ce disque surprenant auquel on revient vite. Précisons que le maxi qui l’accompagne (A bag of blue sparks) est aussi très réussi, bien que plus agité. La finesse (pas forcément apparente à la première écoute) des morceaux place ce disque à côté des plus grandes.