Putain, ça y est ! Capcom a fait le grand saut. Il nous a rejoint dans la troisième dimension. Et devinez comment s’appelle l’éclaireur, le jeu à qui échoit la délicatesse de redimensionner la beatologie de Capcom ? Pile dans la face : « street machin truc ». D’un coté, ça peut énerver, de tous les autres, c’est l’érection digitale. Sous sa peau neuve, Street fighter plus alpha EX conserve tout le pur jus, le tempérament et la jouabilité de la série. Mieux, il se permet de les peaufiner et d’offrir par conséquent une belle alternative 3D aux monstres consacrés du genre : les Tekken ou Soul Age sur Play, les Virtua Fighters et tutti quanti sur Saturn. La 3D n’y est une révolution qu’au sens où elle sait se rendre indispensable.
D’un oeil technique et global, ça vaut du Tekken 2. Parfois mieux, question finitions formelles, parfois moins bien, quand les polygones s’emmêlent ou s’enchevêtrent. La PlayStation n’a pas à rougir non plus sur le chapitre de l’animation. Réaliste, ample et décomposée. Ce qu’un « street bitmap » n’aurait jamais pu offrir. Et ce qu’il offrait déjà : la blinde. Assez spectaculaire, dans l’ensemble. Moins punchy qu’un Tekken, mais vous devez vous en douter, les atouts du soft sont dans l’autre manche. Celle de la jouablité Capcom, irréprochable, immédiate et ployant sous une avalanche de combos (désormais personnalisables) et de supercombos titanesques. Celle aussi de sa galerie historiques de fighters (24). La PlayStation compte désormais à son actif un beat’m up événementiel de plus. Ce genre s’avère avec le temps, le domaine quasi réservé de la console, qui n’en finit plus de recevoir les meilleurs bastonneries du moment. La 3D de Street EX n’en est une qu’à moitié pour le joueur. Et elle n’apporte qu’un surplus de vivacité et de diversité, mettant de l’épate tridimensionnelle au service d’un gameplay 2D classique. Bien polygoné, bien mappé, bien décoré, cet SF EX frappe juste et fort. Sauf sur le plexus musical toujours aussi ringard et sur quelques points de finitions (entrelacements de polygones).