Pas étonnant qu’une partie de la fine équipe de Mucky Foot ait fait ses premières armes sous la houlette de Peter Molyneux (Black & white, Dungeon keeper). Gestion de vie, godgame, bien et mal : des styles et des notions chères au big boss de Lionhead que l’on retrouve distillées à foison dans Startopia.

Le principe du jeu n’est certes pas tout neuf, et dans le genre on en a vu défiler des clones… Seulement là où d’autres exploitent mollement le filon, Startopia parvient suffisamment à se détacher du lot pour divertir le gamer blasé. D’abord, saluons l’originalité et la cohérence du contexte. Vous voici dépêchés au fin fond de la galaxie pour prendre en charge la rénovation et la protection d’une station spatiale censée accueillir toutes les races loufoques et excentriques qui peuplent l’univers : les Gris (look Roswell, maîtrisent la médecine), les Pourceaux Grouliens (parfaits techniciens de surface) ou encore les Kasvagoriens (sorte de Spawn, chargés de la sécurité). L’objectif étant de satisfaire les besoins de toutes ces peuplades pour qu’elles puissent cohabiter et prospérer ensemble au sein de votre base, bientôt le coin le plus hype de la galaxie si vous vous y prenez bien.

Comme à l’accoutumé, il s’agit de gestion de ressources (énergie) et de construction de bâtiments (les intitulés des structures sont assez explicites : gegen-o-matic, mang-a-toir, dorm-a-toir, disk-o-tek, soign-a-toir, boutik-a-zik, etc.). La nouveauté ici, c’est que l’aménagement du territoire s’effectue sur 3 niveaux. Tout part du Pont technologique, section industrielle et technique de la station. Après embauche, les visiteurs sélectionnés par vos soins s’attellent à la tâche : entretien, approvisionnement, médecine, recherche… bref, tout ce qui concerne les travaux de première nécessité. C’est dans cette zone que vous accueillez également les visiteurs et les marchands de passage par l’intermédiaire d’un sas construit au préalable. Et comme il ne s’agit pas de robots, il leur faut donc se divertir. Pour se faire, il convient d’aménager le Pont plaisir, deuxième niveau de la station. Une section résidentielle (motels), commerciale (boutiques) et de détente (discothèque, « nids d’amour »). Reste le paradis, en fait, le « Petikoindenatur ». Vous avez le contrôle total du secteur dans ce petit coin de nature artificielle composé de nano-sol. En jouant sur l’élévation des parcelles de terrain et le climat ambiant, vous pouvez même recréer divers environnements extraterrestres et contenter ainsi toutes les races. Pas simple, mais c’est envisageable. 3 niveaux donc, et 16 segments par section pour faire le tour du tube circulaire que représente la station. Pour agrandir l’espace des ponts, ouvrez les sas latéraux !

Une aubaine : la réalisation est de qualité. Tant graphiquement qu’au niveau de l’ergonomie. Un bémol sur la musique, fatigante, mais pas rédhibitoire. Enfin, grâce à un système d’initiation par étape qui précède les premières véritables missions (guérir une quantité déterminée de patients, produire de la nourriture, incarcérer des criminels, etc.), le jeu ne pose aucune difficulté particulière, si ce n’est que ça corse doucettement au fur et à mesure de votre progression. Normal.
On ira pas jusqu’à dire qu’on ne s’en lasse pas (à l’usage, ça se répète forcément), mais Startopia vaut franchement le détour.