Que les choses soient claires : à l’heure où, toutes plates-formes confondues, les éditeurs gaspillent leur budget marketing à communiquer sur de soi disant nouveaux plaisirs de jeu, sur d’hypothétiques révolutions ludiques dernière génération, l’ambiance est plutôt à l’adaptation rapide des concepts qui ont fait la joie de nos premières années de gamers. La preuve avec Halo, hit en puissance bientôt disponible sur le nouveau monstre de salon, la X-Box, et sur PC, Serious Sam 2, resucée d’un Quake-like concoctée par Croteam, équipe de développeur croates.

En gros, on prend les mêmes et on recommence. Après une mission dûment remplie (le dézinguage au kilo d’une bonne plâtrée de monstres), l’ami Sam a décidé de rentrer au bercail, histoire de raconter ses exploits meurtriers à ses nombreux admirateurs. Manque de chance, le destin en a décidément autrement et c’est dans un trou d’eau perdu au milieu de l’Amérique du Sud que le père Sam se rend compte de la gravité de la situation : il va falloir remettre le couvert et repartir à l’assaut des diverses bestioles autochtones. Heureusement pour lui, une tripotée d’armes a été généreusement mise à sa disposition. Bien que sans grande surprise (très peu de variations par rapport au premier opus), l’arsenal est assez conséquent pour espérer quelques moments de pur bonheur où le carnassier en puissance saura jouer de la tronçonneuse, du fusil à lunettes, ou de la micro-bombe thermonucléaire et libérer quelques râles de jouissance primaire.

Car c’est bien de ça dont il s’agit, un système bête et méchant, répétitif à souhait où le joueur n’aura qu’un seul échappatoire : tout anéantir pour survivre. Et ce ne sont pas les quelques adjonctions qui vont relever le niveau global du jeu. Certes, il est parfois question d’énigmes (trouver un objet pour débloquer une porte, déjouer des pièges). Mieux, le genre se prend un sérieux bol d’air grâce à une gestion presque intelligente des extérieurs et des intérieurs : le joueur n’est plus confiné dans de labyrinthiques couloirs mais a le droit de mener son combat d’un jour dans des plaines infinies (l’une des apogée de cette symphonie pour un massacre étant sans conteste le moment où le héros se retrouve sur l’autel des sacrifices face à des centaines d’ennemis). Reste qu’en dehors de ces rares moments d’extase sanguinaire, et d’une réalisation graphique et sonore somme toute honorable, Serious Sam 2 ne parvient pas à dépasser les limites inhérentes du genre. Dans la majorité des situations, il se borne à dupliquer les éléments qui ont fait la force du premier opus, mélange improbable entre un Unreal fleurant bon la sueur et un Duke Nukem en partie de campagne. Les inconditionnels pourront s’offrir une séance de rattrapage dans le désormais classique mode réseau.